Bien que nous connaissions la volonté de répartition de sexe à l'école et pas uniquement (crèche, milieu professionnel,...), les différents argumentaires égalité, et enfin ce que l'on appelle "la théorie du genre" (http://www.vigi-gender.fr/) nous avons était encore "surpris". On peut lire dans l'article qui veut définir les normes égalité à venir, que la fille a droit à une vidéo sur ce quel recent (exclu par les garçons) pas le garçon, il y a pas un qui expriment son mécontentement, il on peut être plus le droit, de la même manière que si les garçons s'épanouissent plus avec des jeux qui demandent de l'expression (football , courir, basket,...) on doit en tenir compte de la même manière on doit également tenir compte des différences (Sexe, salaires et performances). Une différence n'est pas un stéréotype ou une soumission. On le voit encore le féministe confond égalité et mixité, la représentation de sexe et l'égalité de droit, une différence de sexe  c'est soumission des filles et de la femme, ce sont aux garçons que l'on demande des efforts joués à des jeux mixtes ou des "pratiques féminines". Or l'égalité de droit c'est prendre en compte l'émancipation des filles comme des garçons, il faut mieux bâtir des normes égalité qui prennent en compte les deux sexes dans le cas contraire c'est remplacé un sexisme par un autre, rajouter des stéréotypes et bâtir des normes fausses et discriminatoires. 

 

L'une des élèves se dessine sous le préau, entourée de huit filles représentées par des "F" majuscules.

"Là il y a un terrain de basket où il y a plein de garçons", montre une autre. Sur sa feuille, elle a aussi tracé des "G" (comme garçons) répartis sur le terrain de foot adjacent. Ils occupent la majeure partie de l'espace central.

Et les filles ? Les "F" se trouvent sur les côtés : tout autour du terrain rectangulaire ainsi que sur les bancs. 

 

Dans cette classe de cinquième du collège Edouard Vaillant à Bordeaux, la prof de français, Sarah Rosner, et une géographe du genre, Edith Maruéjouls, ont fait travailler les élèves sur la manière dont ils se représentent dans la cour de récréation et sur la répartition des filles et des garçons dans cet espace.

 

Egalité entre les sexes

En général, les garçons ont l'espace central avec le terrain de football, le terrain de basket, ou des jeux qui demandent de l'expression, c'est-à-dire de courir, de prendre de la place...

Ils s'organisent entre eux dans des jeux comme ça, et les filles, sans s'en rendre compte, vont se mettre sur les espaces qu'on leur laisse", commente la seconde.

La vidéo de cet exercice est en ligne sur Matilda, une plateforme de ressources pédagogiques sur l'égalité entre les sexes lancée début février 2017 par l'association v.ideaux et soutenue par les ministères de l'Education, la Culture et des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes.

 

Y a-t-il égalité entre les sexes dans le partage de la cour ? Edith Maruéjouls, féministe spécialiste des questions d'égalité dans l'espace urbain et créatrice d'un bureau d'études, a travaillé sur ce sujet dans sa thèse portant sur la mixité, l'égalité et le genre dans les espaces de loisirs pour les jeunes, soutenue en octobre 2014 [lire PDF]. 

 

Dans ses recherches, elle met en avant l'inégal partage des espaces de loisirs qui s'adressent essentiellement aux garçons. Elle pointe aussi leur inégale valeur : les pratiques de loisirs des garçons sont survalorisées et sur-portées par les collectivités. Tout cela légitime la présence masculine dans l'espace public et a tendance à reléguer les filles à l'espace privé ou à l'espace scolaire.

 

 qui a remporté en 2015 le prix académique du projet égalitaire « Filles/Garçons » pour son projet éducatif de sensibilisation aux notions de mixité, égalité et genre

 

J'ai observé dans la cour de récréation une problématique de répartition de l'espace. Non seulement il y a une non-mixité sur le terrain de football central, mais il prend parfois 80% de la surface de la cour de récréation et fait jouer 30 enfants sur 200. Ce sont surtout les CM1-CM2 qui jouent au foot, mais aussi les plus performants. Il y a parfois quelques filles sur le terrain (parce qu'il y a des fratries ou pour des histoires de performance).

La mixité est un rapport de force. On va considérer un groupe comme non mixte quand il y a une répartition inférieure à 1/3 pour 2/3 - soit 7 pour 3. Il n'y a pas dans ces conditions la possibilité de partage dans le mélange. La mixité va permettre une égale valeur dans le groupe, que ce soit dans la discussion, dans le jeu, etc.

 

On a l'impression que dans une cour, les enfants s'organisent comme ils ont envie. La question n'est pas de savoir si l'entre soi est néfaste mais il y a des enjeux d'égalité. On ne peut pas dire « il n'y a pas de filles, c'est parce qu'elles jouent à autre chose »...

 

Faire une plus grande place aux jeux dits de garçons, répondre aux besoins supposés ou exprimés d’un groupe de garçons, c’est aussi faire le choix de financer les activités dites masculines aux dépens parfois de la pratique des filles ou de la pratique mixte (skate parc, city stade, etc.).

 

Ce sont malheureusement des mécanismes que l’on retrouve ensuite lors que l’on étudie le monde du travail (les divisions verticales et horizontales entre les métiers dits de femmes et ceux dits des hommes, les murs et les plafonds de verre entre les postes et les responsabilités), le monde de la citoyenneté (inégale valeur de la parole, inégale valeur de l’expertise, etc.), l'espace politique (inégale représentation), l'espace public (inégale partage, inégale présence, inégale légitimité) ou l'espace médiatique. 

 

Ça crée des conflits entre les garçons eux-mêmes. Contrairement à ce qu'on pense, le terrain de foot n'est pas un espace tranquille. Quand je demande aux enfants à quoi ils jouent, ils répondent que c'est du foot. Mais sur le terrain, il y a des fois deux ou trois ballons : l'un court tout seul derrière, l'autre fait des tirs au but... Ça, c'est déjà conflictuel.

 

Il y a un magnifique documentaire d'Eléonor Gilbert, qui s'appelle « Espace ». C'est une petite fille en primaire qui dessine sa cour de récréation : le terrain de foot et autour, les petits espaces où sont les filles. Elle raconte comme elle essaie de négocier sa place. Elle le vit comme une véritable injustice!

 

 

On a eu une discussion intéressante en classe à ce sujet. Les filles disaient : on ne peut jamais jouer, ils nous disent « non »... Les garçons répondaient « je ne pouvais pas savoir, elle ne m'a pas demandé... » Qu'est-ce qui fait jeu collectif ? Est-ce qu'on peut pas commencer par demander qui veut jouer ? Parfois ils le font spontanément dans la cour : « qui veut jouer à ça ? ».

 

Oui. Il y a des « je n'ai pas le droit » ou des « je crois que je n'ai pas le droit ». Qu'est-ce qui fait le droit ? C'est fondamental dans les discussions. La question se pose aussi pour les femmes dans l'espace public. Est-ce qu'il y a un règlement dans la cour de récré ? Est-ce qu'il y a une règle particulière ? Non, on a le droit de jouer à ce qu'on a envie de jouer.

Il y a trois questions à se poser : est-ce que j'ai le droit, est-ce que je peux et est-ce que je veux. Trop souvent, c'est la troisième question qui est mise en avant. Il faut quand même s'assurer de l'égalité dans le droit, de l'égalité dans l'accès (qui répond à la question est-ce que je peux?) et de l'égale liberté (est-ce que je veux?). Ce sont des choses que je retravaille avec eux.

 

Il n'est pas question de dire que les garçons prennent la place des filles, mais le problème c'est de dire que dans le centre de la cour, on fait du football, et que le foot malheureusement, est identifié à un stéréotype sexué : ce sont les garçons qui jouent au foot. Vous pouvez me répondre que c'est égalitaire parce qu'au fond, tout le monde peut jouer au foot. Mais qui joue au foot à la télé ? Dans les clubs ? Vous voyez beaucoup de sections féminines ?

La ségrégation avec les activités dites de filles et dites de garçons sont largement anticipées dès l'école élémentaire.

 

Chris Blache [cofondatrice et coordinatrice de Genre et ville, ndlr] le montre dans son travail : l'imaginaire des petits garçons est relativement restreint. Tous ces « petits jeux » de filles, comme ils les appellent, ce sont des jeux où il y a une diversité de choses (on joue à la télé-réalité, à faire des chorégraphies, à danser…). Les garçons se l'interdisent

 

L'équipe enseignante fait aussi un travail de fond : dans les classes, il y a des débats, on écrit des saynètes ou des pièces de théâtre dans lesquelles ces questions-là vont être posées. Une ado de 15 ans rentre chez elle et veut aller à un concert le soir-même. Qu'est ce qu'il se passe ? Ou un petit garçon rentre et dit « je veux être puéricultrice plus tard ». Ou encore une fille dit à ses parents « ça y est, j'ai décidé de faire du rugby ».

Les élèves lisent aussi des livres qui traitent différemment des stéréotypes, avec des héroïnes filles, des princesses qui ne veulent pas de prince… Il y a aussi le spectacle de fin d'année, dans lequel les enfants vont mettre en scène ces sujets-là.

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/20170214.OBS5312/egalite-filles-garcons-et-si-on-effacait-les-terrains-de-foot-des-cours-de-recre.html?IdTis=XTC-FZHX-GXTYUO-DD-0C7ZT-DMEK

 

 

 

En 2018 une dépêche AFP reprend les mêmes argumentaires à l'approche du 8 mars :

http://www.boursorama.com/actualites/quand-la-cour-de-recre-cristallise-les-inegalites-filles-garcons-553e08e1510ad6ff6c4380e0512b3687

Quand la cour de récré cristallise les inégalités filles-garçons

AFP le 07/03/2018 à 08:43

Les inégalités se jouent aussi dans les cours de récré: les garçons y squattent l'espace en jouant au foot et les filles sont reléguées en périphérie. Certains établissements ont pris des mesures pour faire évoluer ces pratiques.

Angèle, en CM2 à Châtillon (Hauts-de-Seine), trouve que dans sa cour d'école, "les garçons prennent beaucoup de place". "Il y a deux énormes terrains de foot et ils ont tendance à s'étendre quand le ballon sort des limites", décrit-elle. Ils "acceptent les filles qui jouent souvent avec eux et qui jouent bien, mais quand une fille vient pour la première fois sur un terrain de foot, ils lui disent de se pousser..."

Dans la plupart des cours de récréation, "on a un espace central non mixte, car occupé de manière systématique par des garçons - toujours les mêmes - qui jouent au football", confirme à l'AFP Edith Maruéjouls, géographe spécialiste de ces questions, qui a travaillé pendant cinq ans sur un projet d'école égalitaire.

Lors de ses travaux, elle a demandé à des élèves de primaire de matérialiser sur une feuille comment ils se représentaient dans la cour: "même si le terrain de foot n'était pas au centre, ils le dessinaient au milieu", raconte-t-elle.

Ce terrain prend parfois 80% de l'espace total. Et cette délimitation spatiale a une incidence sur "ce qui va ensuite se passer dans l'espace public", poursuit la chercheuse: "Les filles apprennent à ne pas être physiquement au centre, à ne pas négocier, alors que de leur côté, certains garçons n'apprennent pas à renoncer".

Selon elle, les enfants ont très bien compris qu'il y avait des valeurs d'égalité, mais ils se confrontent à un usage: quand le terrain est dessiné au sol, "la pratique du foot semble même légitimée". Les filles intègrent que leur place est "derrière la ligne" et qu'il y a "des interdits symboliques, qui vont perdurer".

D'où la nécessité d'apprendre aux enfants à partager l'espace aussi tôt que possible.

- "Journée sans ballon" -

Dans cette école de Mont-de-Marsan (Landes) d'un quartier défavorisé, l'équipe s'est attachée à briser des stéréotypes qui semblaient "ancrés dès le plus jeune âge". "A partir du CM1, les filles et les garçons n'arrivaient plus à jouer ensemble", raconte le directeur, Pierre Baylet.

"Un plan de bataille" a été lancé, avec un travail sur la littérature jeunesse ou des pratiques artistiques, mais aussi l'instauration d'une "journée sans ballon", une fois par semaine. "On a proposé des activités non sexuées comme des jeux de construction ou des raquettes, pour permettre aux enfants de jouer ensemble", poursuit M. Baylet.

Si au début certains "râlaient un peu", maintenant c'est "entré dans les mœurs". "Et si les garçons jouent toujours au foot", désormais "les filles peuvent aussi le faire. "Avant elles se l'interdisaient".

A l'école Marie-Curie de Bobigny (Seine-Saint-Denis), autre méthode: le terrain de foot est réservé aux filles une journée par semaine. Et un garçon refusant d'inscrire une fille dans son équipe risque jusqu'à un mois d'interdiction de cette pratique sportive. "Une des enseignantes s'est beaucoup investie pour apprendre aux filles à jouer", se réjouit la directrice, Véronique Decker.

De même, "un coin poupées" est ouvert à tous: "Comme pour le foot, on a expliqué que la mixité était impérative", souligne-t-elle.

"L'école a une responsabilité, or elle continue de véhiculer de nombreux schémas de société patriarcale", estime Sarah Rosner, professeur de littérature dans un collège de Bordeaux, qui a lancé avec ses élèves un projet pour "déconstruire les stéréotypes", via l'écriture et la réalisation de courts métrages ou encore un travail sur le langage.

Elle mise aussi sur la rénovation prévue du collège, et donc de sa cour de récréation: "On va être très attentif aux espaces de circulation des élèves et à bien distinguer l'espace de jeux et l'espace de sport", promet-elle.

 

Le 5 août 2020 un article de sofoot

https://www.sofoot.com/est-ce-la-fin-du-foot-a-la-recre-486888.html

"20% des élèves, 70% de l’espace, 90% des cours de récré"

"Des nombreuses raisons qui ont pu pousser des villes comme Trappes, Rennes, La Roche-sur-Yon ou tout récemment Grenoble à entreprendre la refonte de certaines de leurs cours de récréation, la place qu’y prenait le football figure en bonne position. Pour cause : le terrain, au centre, indétrônable, n’est occupé que par une poignée d’élèves, le plus souvent des garçons, et relègue aussi symboliquement que physiquement les filles, mais pas seulement, à la périphérie de la cour. Si le grand penseur français Aimé Jacquet faisait du football le « reflet de notre société » , c’est le cas dès le plus jeune âge : « La cour de récréation illustre la séparation des sexes à l’école, notamment en primaire, par la place qu’occupent les filles et les garçons, conclut un rapport de l’Unicef daté de 2018 sur les inégalités filles-garçons. Les garçons au large et au centre, les filles sur le côté. » Comprenez : la cour de récréation est l’antichambre d’une société sexiste, ou au moins discriminante, et la pratique cloisonnée du football en est l'un des symboles."

"Un constat qui n’a pas de quoi réjouir, et qui est généralisé. Pour Édith Maruéjouls, géographe du genre spécialisé dans l’enfance et co-autrice du rapport de l’Unicef, cette dominance du foot concerne « 90% des espaces de jeu en élémentaire, » avec un terrain qui « peut parfois prendre 50 à 70% de l’espace de jeu » alors même que « les garçons qui jouent au foot, c’est au mieux 20% d’une cour » . Au-delà des chiffres, le constat amer que même chez les plus jeunes, les préjugés de genre ont la peau dure : « La non-mixité, c’est la norme, poursuit-elle. Les filles – et les garçons qui sont moins forts – ne peuvent pas jouer au foot parce qu’elles sont nulles de fait pour les garçons qui jouent. » Ancien maire adjoint à l’urbanisme de Trappes, où il a supervisé le réaménagement de plusieurs cours d’école, Thomas Urdy abonde : « On s’est rendu compte que les filles étaient chassées des terrains de foot, pour des raisons abruptes : on n’a pas le droit parce que les garçons ne veulent pas. » Dans sa ville, plusieurs écoles ont été réaménagées, dès la maternelle, pour favoriser la mixité dès le plus jeune âge et donc, par ricochet, réduire l’influence du foot à la récré. « Il y a une exclusion par le sport qu’il faut contourner, poursuit Urdy. L’idée, c’est que toutes les filles/femmes n’aient plus d’espaces "interdits" dans la ville. Ni aujourd'hui dans la cour d’école, ni demain dans les rues de la ville. »"

"Dans certaines écoles, on instaure même des récréations sans football, spécifiquement, pour laisser la place à d’autres jeux, d’autres sports. « Premier constat » , relève Thomas Urdy de son expérience à Trappes, « l’espace n’est plus segmenté, les filles et les garçons sont partout » . Deuxième constat : les enfants s’y plient avec plaisir. « Le foot, c’est aussi une injonction pour ceux qui y jouent, car on ne s’imagine pas faire autre chose, estime Maruéjouls. Sur une école, quand je suis arrivée, les maitresses avaient décidé d’arrêter le foot parce que ça créait trop de conflits. Que s’est-il passé ? On a adopté de nouveaux jeux "de filles" auxquels les garçons se sont aussi mis à jouer. Les garçons qui jouent au foot apprennent qu’il est aussi important de laisser sa place. » Parce que faire vivre d’autres activités ne veut pas forcément dire tuer le football."