Deux articles du site Causeur dont nous avons extrait quelque passage qui nous paraisse intéressant :

http://www.causeur.fr/feminisme-journee-droits-femmes-43153.html

Cela n’a pas dû vous échapper: nous sommes le 8 mars. Pourquoi cette journée est-elle différente des autres jours ? Parce qu’hier nous étions esclaves et qu’aujourd’hui nous sommes des femmes libres – ce qui mériterait bien quelques festivités et libations ? Que nenni. Tous les autres jours, les femmes pensent, parlent, travaillent, aiment, rient, produisent, quittent, souffrent, s’énervent, énervent, pleurent, en un mot vivent. Mais ce jour-là, elles doivent exclusivement se plaindre et être plaintes. Et n’essayez pas d’en profiter  messieurs (ou mesdames, d’ailleurs), l’ambiance n’est pas à la drague, même légère. Airs graves, statistiques effrayantes et récits apocalyptiques sont de rigueur. « Toutes victimes ! », c’est la devise de cette belle journée.

 

le 8 mars, on fait un plateau de femmes, c’est bon ça chef ! Toute la journée, vous avez donc entendu ou vu des femmes (et le premier qui parle de volière devra en subir les conséquences). Les seuls hommes tolérés sont priés de faire leur autocritique pour toutes leurs mauvaises actions, paroles ou pensées passées, présentes ou futures. Alors, il paraît qu’on vit sous le joug de la domination masculine, mais des femmes qui parlent de problèmes de femmes entre femmes, ça peut évoquer ce que d’aucuns appellent la toute-puissance féminine. Enfin, ça doit être un fantasme de juif viennois. Il ne saurait y avoir de pouvoir des femmes, puisqu’elles sont dominées.

 

En faisant ma gym – avec le sentiment coupable d’être aliéné aux stéréotypes masculins –, j’ai écouté comme chaque jour ou presque la matinale de Guillaume Erner sur France Culture. Deux minutes après 7 heures, premier chiffre accablant : 26 % de différence salariale, pauvre exploitée, à partir de 15h40 t’es pas payée. Bien sûr, c’est une entourloupe, qui repose sur une moyenne –, et qui, comme l’a rappelé Eugénie, tient au fait, pour l’instant dirimant (quoi que veuillent certaines-et-certains  comme on dit dans le jargon bêtement féminisé de notre époque), que les femmes portent les enfants. D’ailleurs, plus tard j’ai appris que selon l’INSEE, pour les jeunes diplômés, cette différence n’existe quasiment plus, ce qui signifie que les écarts actuels sont un héritage d’époques où l’égalité n’était ni la norme, ni la loi. C’est moche d’annoncer une bonne nouvelle pour les femmes le 8 Mars.

 

Je résume, avec un zeste d’ironie : Hollande comme tous les autres a fait de chouettes lois pour les femmes. Sauf qu’elles ne sont pas appliquées. Conclusion, il faut bien sûr plus de lois, ça ne fait jamais de mal, mais surtout plus de sanctions et plus de contrôles : des Inspecteurs du sexisme au travail, des Brigades des plumeaux dans les foyers pour mesurer le partage des charges domestiques. Sans oublier l’élaboration urgente d’un indice permettant de dénoncer les entreprises sexistes – et accessoirement de faire prospérer quelques entreprises créées par des femmes avisées pour décerner le précieux label. Dans la foulée, on parlera, bien sûr, des violences faites aux femmes – dont il ne s’agit pas de minimiser la gravité, mais peut-être pas non plus d’exagérer l’ampleur. Or, à entendre la litanie de chiffres égrenés tout au long de la journée, avoir échappé à toutes ces violences relève du miracle.

Ma journée n’avait pas commencé depuis une demi-heure que tout l’attirail idéologique et rhétorique du nouveau féminisme s’était déployé : victimisation générale pour les filles, soupçon universel pour les garçons. Et surtout, humour pour personne. Non seulement les héritières présumées de mai 68 adorent les interdits, les sanctions et les contrôles, mais elles détestent les blagues.

Aujourd’hui les filles, trêve de badineries, l’homme est un ennemi de classe. Pascal Praud a tout de même dû rappeler que les hommes n’étaient pas tous des violeurs en puissance.

Inutile de vous énerver, je sais parfaitement que les violences faites aux femmes existent et il me semble même qu’il y a des lois pour les interdire, une police pour les empêcher et une justice pour les sanctionner. De même, ce que le féminisme plaintif oublie dans sa lutte contre une domination masculine dont il ne reste plus, dans nos sociétés, que des lambeaux, c’est que l’égalité entre les sexes est aujourd’hui la norme sociale, politique et même économique (qui renoncerait aujourd’hui à la contribution des femmes ?). Qu’elle ne soit pas pleinement réalisée (comme toute chose en ce bas monde) est indéniable. Cela ne justifie certainement pas de décrire la vie des femmes en France sous le seul signe de l’oppression. Le mâle blanc de plus de cinquante ans, harceleur et amateur de grosses blagues lourdes, que les néo-féministes adorent détester, existe encore mais il n’est pas très en forme. D’ailleurs, la preuve que le féminisme a réussi est qu’il est devenu un vecteur de marketing. Ainsi, pour la sainte-gonzesse, Axa nous a offert une publicité rappelant que, si en grammaire le masculin l’emporte sur le féminin, dans la vie c’est pas vrai… Et que dire de cet hilarant supplément du Monde intitulé « Féminisme la nouvelle vogue » et destiné, avec force photos, à nous vendre de la fripe de luxe ?

Hilarant, sauf que, sous couvert de combat pour l’égalité, c’est la différence des sexes qui est menacée. Les nouvelles dames patronnesses qui aiment fourrer leur nez dans nos chambres à coucher, voudraient soumettre le désir aux bienséances démocratiques, oubliant que celui des hommes et celui des femmes ne paraît pas obéir aux mêmes lois (ni à aucune loi d’ailleurs, même s’il doit s’incliner devant elles). Oubliant aussi que dans le monde occidental, les hommes portent désormais une muselière intérieure qui leur permet de ne pas prendre leur désir pour un consentement. Elles rêvent d’un monde où, enfin affranchis des lois d’airain de la biologie, on pourra se reproduire sans avoir à rencontrer – donc à affronter – l’autre sexe. Ça fait rêver.

 

Quelques extraits du second article : http://www.causeur.fr/journee-droits-femmes-feminisme-combat-43125.html

L’homogénéité sociologique du milieu associatif dans lequel ses militantes évoluent, et qui détermine et organise ce qu’elles croient être les priorités du combat féministe contemporain, n’est jamais interrogée. Nous avons affaire à une très grande majorité de femmes blanches, cheveux courts, plutôt non maquillées, mangeant bio, dont le compagnon fait la vaisselle un jour sur deux. Elles sont bien éduquées, toujours bien intentionnées et, pour l’essentiel, bien insérées professionnellement. Une toute petite catégorie de femmes, dans les faits, est en charge du féminisme français depuis plus de vingt ans.

 

Ainsi, peu ou prou, leur mât de cocagne se résume à une bataille pour la suppression de la mention « Mademoiselle » des formulaires administratifs, le droit d’habiller sa petite fille en bleu et la parité dans les conseils d’administration des entreprises du CAC 40. Voilà. C’est à peu près tout.

Malheureusement ce n'est pas un peu près tout nous avons un féministe idéologique très développé qui impose des normes sociétales dans tous les domaines (entreprise, éducation,... ) sous couvert d'égalité, de droits des femmes. L'égalité des droits n'est pas celle de la représentation (du nombre, du pourcentage) , on ne veut pas une égalité de droits quand on fait des actions féminines (mentorat, formation, recrutement, nomination,...) et l'égalité des droits n'est pas celle de la répartition avec ses objectifs ( pourcentage de recrutement, de nomination, par métier et/ou fonction,...) et de la discrimination masculine (parité, quota, droits des femmes, label égalité,...) pour finir un ministère des droits des femmes avec des associations féministes on a un bon exemple de neutralité, d'impartialité en plus en charges des règles sociétales et qui impose certaines normes largement discutables aux hommes et cela choque pas peur être le poids des stéréotypes... .

 

Ce féminisme, très préoccupé de questions symboliques, ignore, et depuis longtemps, le sort des femmes pauvres ou isolées. Ce n’est même pas une question pour lui. Il se préoccupe très peu du maillage des crèches hors des grandes villes, à la campagne par exemple, et se couvre les yeux quand on lui parle des milliers de femmes voilées. Il est pétri de relativisme culturel, obsédé par le signe, les dominations invisibles, la théorie du genre et les parités institutionnelles. C’est un féminisme de croisière, de classes moyennes bien-pensantes. Un féminisme qui voudrait certes bien faire, mais qui ne voit midi qu’à sa porte, la porte d’un immeuble du centre-ville. C’est un féminisme intramuros. Abstrait, théorisant, se voulant l’héritier du féminisme d’antan, il est usé à force d’être trop bien rodé. À bien des égards, pour un peu tout le monde, il en est même devenu folklorique.