Voici un document de L'INSEE publié à l'occasion du 8 mars 2017 :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/2586548

Nous avons extrait quelques passages de ce document. Nous ne sommes pas très surpris sur l'emploie et la sensibilisation avec les mots représentation, parité, égalité c'est ce qui motive nos recherches.

 

Les filles réussissent mieux que les garçons à l’école. Au lycée, elles s’orientent davantage vers l’enseignement général, puis poursuivent plus souvent des études dans l’enseignement supérieur, en particulier dans les cursus longs. Elles sont toutefois moins présentes dans les formations scientifiques ou sélectives. Au total, les femmes des générations récentes sont maintenant plus diplômées que les hommes.

Les femmes franchissent généralement plus tôt les grandes étapes vers l’autonomie résidentielle et la formation d’une famille.

 

Les filles réussissent mieux que les garçons à l’école mais n’ont pas les mêmes parcours scolaires

Les progrès en matière d’égalité des sexes dans l’éducation depuis les années 1970 sont indéniables. Aujourd’hui, les filles réussissent mieux à l’école que les garçons, quels que soient le niveau d’enseignement, la filière ou la discipline considérée. Dès l’école primaire, les filles ont de meilleurs résultats scolaires. En CE1, 85 % d’entre elles contre 78 % des garçons (soit 7 points de plus) ont assimilé les compétences requises en français. L’écart est de même ampleur en début de sixième, puis se creuse durant le collège : en fin de troisième, 86 % des filles contre 72 % des garçons ont acquis les compétences correspondant à ce niveau scolaire en français [Depp, 2016a]. Concernant les mathématiques et les sciences, si les parts de filles et de garçons qui maîtrisent les compétences requises sont équivalentes en CE1 et en début de sixième, l’écart se creuse ensuite : 81 % des filles sont à « niveau » dans ces domaines en fin de troisième contre 76 % des garçons. Ces différences se traduisent par un moindre retard scolaire des filles à tous les niveaux : si la part de filles ayant redoublé est inférieure de 1,5 point à celle des garçons en CE1 et de 2 points à l’entrée en sixième, l’écart atteint 6 points en troisième – 18 % d’entre elles ont déjà redoublé contre 24 % des garçons. Ces différences conduisent aussi à un taux d’obtention du diplôme national du brevet plus élevé pour les filles que pour les garçons : 89 % contre 83 % à la session de 2015 (figure 1). À l’issue du collège, les filles s’orientent davantage vers l’enseignement général et technologique1 : elles représentent 54 %des effectifs de cette voie contre 43 %dans l’enseignement professionnel et 29 %en apprentissage. En revanche, au seinmême de ces cycles et quels que soient l’appartenance sociale ou les résultats scolaires, des différenciations genrées persistent en termes de choix de filières. Dans l’enseignement général et technologique, les filles restent minoritaires dans les filières scientifiques (à peine 42 % en 2015 en terminales S, STI2D et STL, une part néanmoins en hausse de 6 points par rapport à 2000) et rejoignent massivement les séries générales littéraires et les sections technologiques tertiaires (figure 1). De même, dans l’enseignement professionnel, les spécialités de la production restent le domaine réservé des garçons (87 % des inscrits dans les CAP et baccalauréats correspondants), alors que les filles représentent les deux tiers des effectifs dans les spécialités des services. Ces choix traduisent la persistance de stéréotypes intériorisés quant aux domaines respectifs de compétences et aux schémas de carrières professionnelles : plus grand intérêt des garçons de 15 ans pour les sciences et plus grande propension à se projeter vers desmétiers d’ingénierie, les filles envisageant davantage des carrières scientifiques dans le domaine de la santé [Bret et al., 2016] ; mais aussi plus forte valorisation par les garçons de leurs capacités en mathématiques (quand ils se jugent très bons, huit garçons sur dix vont en filière scientifique, contre six filles sur dix).

Quels que soient le diplôme préparé et la filière choisie au lycée, les filles présentent de meilleurs taux de réussite. L’écart est particulièrement élevé pour le bac professionnel (83,7 % de réussite pour les filles contre 78,0 % pour les garçons, soit un écart de 5,7 points), plus limité pour le bac général (92,7 % contre 89,9 %, soit 2,8 points d’écart), le bac technologique (91,9 % contre 89,5 %, soit 2,4 points d’écart) et le CAP (84,8 % contre 83,1 %, soit 1,7 point d’écart). Même quand il s’agit d’orientations majoritairement choisies par les garçons, les filles réussissent mieux : leur taux de réussite est supérieur de 5 points pour le bac professionnel de la production (83,1 % de réussite pour les filles contre 78,2 % pour les garçons) et de 3 points pour le bac S.

Conséquence de leurs résultats scolaires et de leurs choix  d’orientation, les garçons sortent plus souvent de formation initiale sans diplôme, alors que les filles sont plus nombreuses à obtenir le baccalauréat : en 2014, dans une génération, 85 % des filles deviennent bachelières contre 72 % des garçons [Depp, 2016b].

 

Majoritaires dans les études universitaires longues, les femmes s’orientent

moins vers les cursus sélectifs et scientifiques

Depuis trente ans, la part de jeunes d’une génération poursuivant leurs études dans le supérieur a nettement progressé et la modification de l’offre de formations supérieures a conduit à un déplacement vers le haut des niveaux de sortie. Ce mouvement a davantage profité aux jeunes femmes. Leur taux de scolarisation est supérieur à celui des hommes à tous les âges entre 18 et 29 ans, l’écart étant particulièrement élevé entre 19 et 21 ans (environ 9 points). Les femmes sont ainsimajoritaires parmi les étudiants (55 %des inscrits en 2015) et plus particulièrement aux niveaux de formation les plus élevés (59 % en master).

Pour autant, le caractère sexué des choix d’orientation se renforce encore dans le supérieur par rapport au secondaire. À l’exception des études de médecine, odontologie et pharmacie où elles représentent près des deux tiers des étudiants, les femmes restent minoritaires dans les cursus sélectifs ou scientifiques, et de manière encore plusmarquée dans les filières à la fois sélectives et scientifiques (figure 2) : elles représentent 42 %des inscrits dans les classes préparatoires aux grandes écoles (29 % dans les classes scientifiques, 54 % dans les filières économiques et commerciales et 74 % dans les littéraires), 40 % dans les préparations aux diplômes universitaires technologiques (à peine 20 % dans les domaines de la production ou de l’informatique) et 27 % dans les écoles d’ingénieurs (50 % dans les écoles de commerce). À l’inverse, les femmes représentent 85 %des étudiants dans les formations paramédicales et sociales et sont majoritaires dans les formations universitaires (58 %). Cependant, les clivages selon les disciplines se retrouvent aussi à l’université : 70 % des étudiants en lettres, en langues et en sciences humaines et sociales sont des femmes contre seulement un peu plus d’un tiers en sciences. Dans l’ensemble, les femmes ont des taux de réussite plus élevés dans l’enseignement supérieur : par exemple, parmi les inscrits en licence, 32 % des femmes obtiennent leur diplôme dans les trois années qui suivent leur inscription contre 22 % des hommes [Maetz, 2016].

 

Les femmes des générations récentes sont plus diplômées que les hommes,

en particulier du supérieur long

Conséquence de leurs parcours scolaires, les femmes des générations récentes sont plus diplômées que les hommes, alors que l’inverse était vrai pour les générations plus anciennes (figure 3). D’une part, les femmes de moins de 45 ans sont moins souvent non diplômées (c’est-à-dire titulaires au plus du brevet des collèges) que les hommes, alors que c’est l’inverse pour les femmes de 45 ans ou plus. D’autre part, les femmes des générations récentes possèdent plus souvent un diplôme du supérieur : c’est le cas par exemple de la moitié des femmes de 25 à 34 ans, contre quatre hommes sur dix de cette classe d’âge (soit un écart d’environ 10 points, similaire à celui observé pour les 35-44 ans). Elles sont, en particulier, de plus en plus souvent diplômées du supérieur long : 31 % des femmes de 25 à 34 ans sont dans ce cas contre 26 % des hommes de cette classe d’âge, soit un écart de 5 points. Pour les personnes de 45 ans ou plus, la situation est inverse : plus forte proportion de diplômés du supérieur long pour les hommes. L’écart en faveur des femmes est apparu pour les générations ayant aujourd’hui 35-44 ans et s’est accru pour les générations suivantes (âgées aujourd’hui de 25 à 34 ans).

 

Le passage à l’âge adulte comprend plusieurs étapes et dimensions : la dimension professionnelle avec la fin des études et l’entrée sur le marché du travail ; la dimension résidentielle, avec le départ du domicile parental ; la dimension familiale avec la mise en couple, voire la constitution d’une famille. Aujourd’hui, les jeunes franchissent les étapes liées à la vie professionnelle plus tardivement que les générations d’après-guerre (environ 3 ans de plus pour la fin des études et le premier emploi). En revanche, le départ du foyer parental s’effectue au même âge et la première cohabitation en couple à peine plus tard (environ un an). L’arrivée du premier enfant est reportée de plus de quatre ans, ce qui est à relier à l’insertion plus tardive dans la vie professionnelle. Ces décalages au fil des générations ont touché les femmes et les hommes de la même manière. En conséquence, comme par le passé, jeunes femmes et jeunes hommes franchissent ces grandes étapes à des âges différents et avec plus ou moins de facilités. Les femmes accèdent à un premier emploi légèrement plus tardivement que les hommes. L’âge médian au premier emploi (ayant duré au moins trois mois, y compris apprentissage) est ainsi de 19,9 ans pour les femmes de 25 à 35 ans en 2013 (génération 1978-1988) et de 19,6 ans pour les hommes de ces âges (figure 4). Cependant, les écarts genrés en matière d’accès à l’emploi se révèlent limités [Aliaga et Lê, 2016]. Les jeunes femmes sont en effet autant en emploi que les hommes un à quatre ans après la sortie du système éducatif (68 % en moyenne sur 2013-2015) et un peu moins confrontées au chômage (taux de chômage de 19 % contre 22 % pour les hommes). Pour les femmes comme pour les hommes, la détention d’un diplôme favorise un accès plus rapide à l’emploi et réduit les risques de chômage.

 

La moitié des jeunes femmes âgées de 25 à 35 ans en 2013 ont ainsi quitté le foyer parental, au moins une première fois, avant 19 ans et demi, contre 21 ans pour les hommes de cette génération. Plus généralement, en 2013, 71 % des hommes de 18-24 ans résident chez leurs parents contre 58 % des femmes de mêmes âges ; c’est encore le cas de 26 % des hommes de 25-29 ans, soit près de deux fois plus que les femmes (15 %). La plus grande autonomie résidentielle des jeunes femmes s’observe quelle que soit la situation vis-à-vis des études et du marché du travail. Si les âges moyens de départ du foyer parental ont peu varié au cours du temps, pour les femmes comme pour les hommes, les modèles d’accès à l’autonomie résidentielle, eux, ont fortement évolué. Le modèle dominant pour les deux sexes est à présent celui d’une jeunesse accédant à une autonomie partielle en poursuivant des études [Castell et al., 2016].

 

Une minorité de personnes ne vivent toutefois pas toutes ces étapes de la vie familiale. En particulier, 8 %des femmes et 14 % des hommes nés entre 1958 et 1967 n’ont encore jamais cohabité en couple à 40 ans ; 16 % des femmes et 24 % des hommes n’ont pas eu d’enfants à 40 ans.

 

De même, la vie en couple reste la situation la plus répandue : en 2013, elle concerne 68 % des femmes comme des hommes âgés de 25 à 60 ans (figure 5). Elle est plus fréquente pour les jeunes femmes que pour les hommes (70 % contre 60 % à 30 ans), mais ces proportions se rapprochent au fur et à mesure de l’avancée en âge jusqu’à atteindre 72 % pour les deux sexes à 40 ans. Le rapport s’inverse ensuite : parmi les cinquantenaires, 72 %des hommes vivent en couple contre 68 %des femmes. Toutefois, en raison de la hausse des ruptures d’union, la part de personnes en couple a diminué à tous les âges entre 25 et 60 ans depuis les années 1980, même si vivre plusieurs relations au cours de sa vie est aujourd’hui plus fréquent.

 

Avec la hausse des séparations, le nombre de familles monoparentales a connu une forte progression : en 2013, elles représentent 22 % des familles avec au moins un enfant mineur, contre 12 % en 1990. La monoparentalité demeure toujours essentiellement féminine (84 % en 2013, contre 88 %en 1990). Elle est par ailleurs surtout présente parmi lesmères lesmoins diplômées, alors que les pères de famille monoparentale sont aussi diplômés que les pères en couple. Pour leur part, les hommes vivent plus souvent avec des beaux-enfants – les beaux-pères représentant les trois quarts des beaux-parents. Cette transformation progressive des parcours conjugaux et familiaux, plus heurtés et différenciés selon le sexe, a également un impact sur les trajectoires professionnelles et les situations socio-économiques des femmes et des hommes.

 

Aux âges actifs, les femmes se portent de plus en plus sur le marché du travail et leurs comportements d’activité se rapprochent de ceux des hommes. En 2015, 67,6 % des femmes de 15-64 ans participent au marché du travail (c’est-à-dire sont en emploi ou au chômage) contre 75,5 % des hommes de la même classe d’âge (figure 6). Sur longue période, l’écart de taux d’activité entre les femmes et les hommes s’est considérablement réduit : il est passé de 30,9 points en 1975 à 7,9 points en 2015 (figure 7a). Pour les hommes, le taux d’activité reste assez stable depuis le début des années 1990, après avoir baissé entre 1975 et 1991 aux deux extrémités de la vie active en raison de l’allongement de la scolarité, de l’abaissement à 60 ans de l’âge légal de la retraite et de la mise en place de dispositifs favorisant des retraits anticipés d’activité. Pour les femmes, il a augmenté régulièrement, de 14,5 points depuis 1975 : la hausse tendancielle, de génération en génération, de l’activité féminine a plus que contrebalancé un allongement de la durée des études plus marqué encore que pour les hommes et qui retarde davantage leur entrée sur le marché du travail. Au fil des générations, l’assignation des femmes à l’univers domestique et les ruptures d’activité pour s’occuper des enfants ont en effet considérablement diminué.

Une convergence encore plus marquée s’observe pour le risque de chômage. En effet, alors que, depuis le milieu des années 1970, le chômage des femmes en France avait toujours dépassé celui des hommes, l’écart est devenu négligeable à la fin des années 2000 et la situation s’est même inversée à partir de 2013. En 2015, 9,5 % des femmes actives de 15 ans ou plus sont au chômage au sens du BIT contre 10,5 %des hommes demêmes âges (figures 6 et 7c). Cette évolution s’explique par des phénomènes structurels : d’une part, le niveau de formation plus élevé des femmes favorise leur insertion professionnelle et leur permet d’êtremoins exposées au risque de chômage ; d’autre part, de fortes créations d’emploi sont intervenues dans le secteur des services où les femmes sont surreprésentées (de la distribution aux emplois domestiques, en passant par l’enseignement ou la santé). Mais la crise entamée en 2008 joue aussi un rôle non négligeable : elle a en effet surtout affecté l’emploi industriel, l’intérim et la construction, secteurs particulièrement masculins. De ce fait, entre 2008 et 2013, le taux de chômage des hommes a davantage augmenté que celui des femmes ; de plus, depuis 2013, il poursuit sa hausse, alors que le taux de chômage des femmes amorce une légère baisse.

Pour les femmes comme pour les hommes, la première raison évoquée pour être à temps partiel est le fait que l’emploi occupé n’offre pas d’autres possibilités (42 % des femmes et 50 % des hommes à temps partiel). Néanmoins, sur le champ plus restreint des parents, les raisons évoquées diffèrent entre les femmes et les hommes : près de la moitié des mères à temps partiel déclarent l’être pour s’occuper de leurs enfants (ou d’un autre membre de la famille), contre à peine un père à temps partiel sur cinq.

L’emploi cadre progresse en France : entre 1982 et 2015, la part des cadres dans la population en emploi est passée de 7,9 %à 17,7 %. Cet essor a davantage profité aux femmes. Si, en 1982, seules 4,1 % des femmes en emploi étaient cadres et 8,7 % en 1995, c’est le cas de 14,7 % d’entre elles en 2015 (respectivement, 10,5 %, 15,6 % et 20,5 % pour les hommes). Les femmes représentent ainsi 41,6 % des cadres en 2015, contre 30,8 % en 1995. Outre l’élévation du niveau d’études des femmes, les avancées législatives en faveur de l’égalité entre femmes et hommes dans la vie professionnelle ont sans doute favorisé cette progression (lois de 1983, 2011 et 2014, accord national interprofessionnel de 2004).

Ce progrès dans l’accès à la catégorie cadre est encore plus visible pour les jeunes générations3. Trois ans après la sortie des études, en 2013, 20 % des jeunes femmes et 20 % des jeunes hommes occupent un emploi de cadres : la moitié des jeunes cadres sont donc des femmes. Cependant, à caractéristiques et diplômes identiques aux hommes, les femmes continuent à avoir moins de chance d’accéder aux fonctions de cadres et, quand elles sont cadres, aux fonctions de cadres encadrants. Par ailleurs, le progrès observé dans l’accès des femmes à la catégorie cadre est surtout porté par les secteurs de l’enseignement et de la santé. Il est plus marqué dans la fonction publique que dans le secteur privé. À l’autre extrémité de la hiérarchie professionnelle, de fortes différences dans les emplois occupés perdurent entre femmes et hommes. En 2015, un ouvrier sur cinq est une ouvrière et cette proportion est stable depuis le début des années 1980. Plus de trois employés sur quatre sont des femmes (76 % en 2015, un taux qui a peu varié depuis le début des années 1980).

 

Femmes et hommes ne travaillent pas dans les mêmes secteurs d’activité. En 2015, moins de 2 %des femmes en emploi travaillent dans le secteur de l’agriculture ou de la construction, contre respectivement 3,7 % et 11,0 % des hommes. 8,1 % des femmes travaillent dans l’industrie contre 19,3 % des hommes. À l’inverse, les femmes sont nettement plus représentées dans le secteur tertiaire (87,8 % des actives occupées, contre 64,6 % pour les hommes). En particulier, 44,8 % des femmes travaillent dans le secteur de l’administration publique, l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale, contre 18,5 % des hommes. Cette concentration sectorielle de l’emploi des femmes a peu évolué au cours du temps. En revanche, depuis la fin des années 1990, une très légère homogénéisation de la répartition des femmes et des hommes dans les différentsmétiers est à noter. L’indicateur de ségrégation professionnelle de Duncan et Duncan4, proche de 56 % sur la période 1982-1997, diminue régulièrement depuis, pour atteindre 51,6 % en 2013 [Minni, 2015]. Mais la ségrégation professionnelle demeure forte : pour aboutir à une répartition égalitaire des femmes et des hommes dans les différents métiers, il faudrait que plus de la moitié (51,6 %) des femmes ou des hommes changent de métier. De fait, plus de la moitié des femmes en emploi se concentrent dans seulement 12 familles professionnelles : elles sont très largement majoritaires au sein des métiers des services (aides à domicile, assistantes maternelles), parmi les enseignants, les agents d’entretien et les professions paramédicales ; tandis que la moitié des hommes en emploi se répartissent dans plus de 20 familles professionnelles (dont conducteurs de véhicules, ouvriers qualifiés du second oeuvre et du gros oeuvre, enseignants).

 

Le revenu salarial intègre deux dimensions : le salaire en équivalent temps plein (EQTP),

prix d’une unité de travail salarié, et le volume de travail réalisé au cours de l’année. En 2014, dans l’ensemble du secteur privé et de la fonction publique, le revenu salarial des femmes est inférieur en moyenne de 23,8 % à celui des hommes (figure 9). La différence de volume de travail, de 7,8 %, entre femmes et hommes explique seulement un peu plus d’un quart de l’écart de revenu salarial. Elle vient, d’une part, des temps partiels plus fréquents chez les femmes et, d’autre part, d’une durée de travail à temps plein inférieure à celle des hommes (elles effectuent, en particulier, moins d’heures supplémentaires). L’écart de salaire en EQTP entre les femmes et les hommes atteint, lui, 17,4 %et explique donc près des trois quarts de l’écart de revenu salarial. Il provient pour partie des différences de caractéristiques individuelles et de l’emploi occupé (niveau de diplôme, expérience professionnelle, catégorie socioprofessionnelle, statut de l’emploi, secteur d’activité, etc.). L’écart entre femmes et hommes est ainsi plus marqué pour les salariés les plus âgés que pour leurs cadets (12 % pour les 25-39 ans contre 25 % pour les 55 ans ou plus). Plus on s’élève dans la hiérarchie des salaires, plus les écarts sont importants : parmi les cadres, les femmes touchent en moyenne 22 % de moins que les hommes cadres, alors que l’écart est de 10 % pour les employés. Néanmoins, une fois prises en compte ces différences de caractéristiques, il reste une partie « non expliquée » de l’écart qui peut être le reflet de pratiques de discrimination salariale ou de processus inégalitaires jouant en défaveur des femmes à divers moments de la carrière, voire en amont de la vie professionnelle [Meurs et al., 2010]. Dans le secteur privé, en 2014, à caractéristiques comparables, les écarts de salaire en EQTP entre femmes et hommes atteignent ainsi 9,6 %.

 

En effet, à partir de 2009, le revenu salarial moyen des hommes a diminué, tandis que celui des femmes continuait à progresser. La tendance à la baisse de l’écart femmes-hommes est principalement portée par une diminution des écarts de volume de travail, notamment depuis 2002. L’écart de salaire en EQTP est, lui, resté plus stable sur l’ensemble de cette période ; il diminue très légèrement depuis 2008.

 

Toutefois, ces disparités de pensions entre les femmes et les hommes se traduisent par des écarts bien plus limités en termes de niveau de vie. Pour les personnes de 65 ans ou plus en couple, la mutualisation des ressources permet en effet de compenser ces écarts, de sorte que chacun des membres du couple bénéficie d’un niveau de vie moyen supérieur à celui des moins de 65 ans et est moins exposé à la pauvreté monétaire : en 2014, leur taux de pauvreté est de 5,3 %. En revanche, pour les personnes de 65 ans ou plus vivant seules (très majoritairement des femmes), le taux de pauvreté est bien supérieur : il atteint 11,7 % pour les femmes et 11,5 %pour les hommes, soit deux fois plus que pour les personnes en couple de ces âges, en dépit desmécanismes compensateurs du système de retraite. Avec la fragilisation des couples, le rôle protecteur des pensions de réversion et de la vie en couple risque en outre de s’affaiblir à l’avenir.

 

En outre, et même si les seniors restent aujourd’hui autonomes jusqu’à un âge avancé, les problématiques de dépendance deviennent de plus en plus prégnantes, en particulier pour les femmes âgées. Entre 75 et 79 ans, les femmes sont déjà plus fréquemment bénéficiaires d’une allocation personnalisée d’autonomie (8 %contre 5 %des hommes de la même classe d’âge) et les écarts se creusent encore passé 80 ans (16 % entre 80 et 84 ans et 40 % après 85 ans, contre respectivement 10 % et 26 % de leurs homologues masculins).

Ces situations, marginales entre 65 et 79 ans (à peine 2 % des femmes comme des hommes), concernent ainsi 12 % des femmes de 85 ans et 42 % de celles de 95 ans, contre respectivement 8 % et 26 % des hommes à ces âges. Au total, les femmes représentaient ainsi les trois quarts des 700 000 résidents des structures d’hébergement en 2011.

 

En matière d’éducation, des différences entre les sexes plus marquées en Centre-Val de Loire et en PACA

En France, les filles réussissent mieux leur scolarité que les garçons jusqu’à la fin du cursus du secondaire, elles poursuivent aussi leurs études plus longtempsmais s’orientent moins fréquemment vers les filières les plus sélectives. Ce schéma se retrouve dans les régions françaises avec des écarts à la moyenne nationale plus ou moins importants. C’est en Centre-Val de Loire et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) qu’ils sont les plus accentués. En 2014, les différences de réussite au baccalauréat en faveur des filles y sont plus fortes que la moyenne nationale, en particulier en Centre-Val de Loire où elles sont les plus importantes du pays (+ 5,5 points). Dans le même temps, la surreprésentation des garçons en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) parmi l’ensemble des étudiants est élevée dans ces deux régions : respectivement 5,3 % et 5,1 % des garçons étudiants sont en CPGE contre 2,5 % des étudiantes (figure 1).

Àl’inverse, en Guyane, les taux de réussite au baccalauréat ou d’orientation en CPGE des garçons sont très proches de ceux des filles, mais faibles pour les deux sexes. Les filles y sont notamment en net décrochage par rapport aux autres régions. En Auvergne-Rhône-Alpes, ces différences de réussite et d’orientation sont moinsmarquées qu’au niveau national : le taux de réussite au baccalauréat 2014 des filles est supérieur de 3,6 points à celui des garçons (91,7 % contre 88,1 %), contre 4,5 points au niveau national, et l’écart d’accès en CPGE s’élève à 1,7 point (1,9 point en moyenne au niveau national). Dans les Pays de la Loire, où les taux de réussite au baccalauréat sont les plus élevés après la Corse et la Bretagne, les écarts entre filles et garçons sont les plus faibles de métropole (3,4 points). Pour autant, l’orientation en CPGE est la plus déséquilibrée de France, au profit des garçons. La réussite au baccalauréat est également supérieure à la moyenne nationale en Occitanie.

Le déclassement, situation où une personne a un niveau de diplôme supérieur au niveau le plus courant de sa catégorie socioprofessionnelle, est en effet particulièrement fort en début de parcours professionnel. Au niveau national comme dans toutes les régions, il touche davantage les jeunes femmes de 25-29 ans (46 % en France) que les jeunes hommes (40 %). En Corse, le déclassement concerne près d’une jeune femme sur deux en emploi contre 40 % des hommes.

L’objectif d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes se traduit dans la loidepuis les années 1970 en France. Il est également affiché par l’Union européenne depuis sa création et a été réaffirmé dans les années 1990 (Traités de Lisbonne, de Barcelone et d’Amsterdam), en accordant une place centrale à la promotion de l’accès des femmes aux postes à responsabilités [Commission européenne, 2006]. Pour autant, cet objectif est loin d’être atteint : en 2014, dans l’Union européenne, les femmes ne représentent que 35 % des managers [Eurostat, 2015]. En France, les femmes ont environ 30 %de chances en moins que les hommes de devenir cadres ou d’exercer une profession intellectuelle supérieure ou une profession libérale, et sont sous-représentées dans les postes de direction des trois fonctions publiques malgré leur poids majoritaire dans l’ensemble du personnel (62 %) [DGCS-SDFE, 2016].

L'égalité professionnelle n'était pas la parité dans les années 70 le concepte de parité qui définirait l'égalité on commencé à être discuté dans les années 90

 

Plusieurs évolutions marquent la période 2001-2013. En premier lieu, l’emploi cadre ne cesse de progresser : entre 2001 et 2013 en France, la part des cadres dans la population en emploi s’est accrue de 5 points, pour concerner 20 % des hommes et 15 % des femmes. L’essor de la catégorie a davantage profité à ces dernières qui sont parvenues à investir progressivement des positions professionnelles autrefois plus « masculines ». Les avancées législatives en faveur de l’égalité entre femmes et hommes dans la vie professionnelle ont sans doute participé à cemouvement de rattrapage (encadré 2), les politiques publiques de ces dernières années exigeant des entreprises davantage d’égalité salariale entre femmes et hommes mais aussi une plus grande parité dans l’accès aux postes et fonctions d’encadrement et de direction [Epiphane, 2016]. D’autre part, l’évolution de la structure de l’offre de formations dans le supérieur a contribué à l’augmentation du nombre de jeunes diplômé.e.s de l’enseignement supérieur et des positions d’emploi au niveau cadre. Ces différentes avancées sont de nature à avoir favorisé la progression des jeunes femmes dans les emplois de cadres et de cadres hiérarchiques (ou encadrants), ainsi que le rapprochement de leurs conditions d’emploi, notamment salariales, avec les hommes.

 

Le principe d’égalité des rémunérations entre les femmes et les hommes est inscrit dans la loi depuis 1972. Dès les années 1980, l’égalité professionnelle a été mise en oeuvre dans la législation française par des lois successives. La loi Roudy du 13 juillet 1983 imposait déjà l’égalité de traitement entre femmes et hommes dans l’accès à l’emploi, à la formation et à la promotion professionnelle. Elle créait pour la première fois l’obligation de produire un rapport annuel sur la situation comparée des femmes et des hommes dans les entreprises enmatière d’emploi et de formation. Elle créait également la possibilité pour les entreprises de signer des plans d’égalité professionnelle contenant des mesures de rattrapage en faveur des femmes. La loi Génisson de 2001 actualise et renforce la loi de 1983 sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. À partir de 2004, l’accent est davantage mis sur la mixité professionnelle : accords nationaux interprofessionnels de mars 2004 sur l’égalité professionnelle et la mixité et, plus récemment, loi de janvier 2011 fixant les quotas de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance. Enfin, depuis la loi du 4 août 2014, les objectifs d’égalité professionnelle et salariale entre les femmes et les hommes dans les entreprises, mais également le déroulement des carrières et la mixité des emplois, sont au coeur des politiques publiques.

Sur cette fameuse loi du 4 août 2014, les objectifs de représentation et de discrimination sexué sont bien au coeur des politiques publiques. Sans oublier les nombreuses actions réservées aux femmes et filles. Avec cette loi qui est un aboutissement des lois et de la posture féministes entamé fin 90 début 2000. Maintenant chaque formation, études, scolarité, métier, fonction devra être vue comme un tableau ou l'on devra remplir par 50 % de chaque sexe cela ne s'apelle pas une égalité de droits mais celle de la représentation si le sexe féminin le dépasse dans un secteur considéré comme supérieur cela sera moins grave que si il est masculin. Pour arriver à cet égalitarisme on fait des actions réservées aux filles et femmes sous couvert d'aucune différence et d'égalité scolaire, professionelle, législatif, ... .

 

Cette dégradation de l’activité économique et de l’emploi a également engendré davantage de reprises d’études ou de formation pour la Génération 2010. Enfin, autre signe de changement de la conjoncture entre les deux générations : à caractéristiques individuelles équivalentes (encadré 3), l’accès précoce à la catégorie cadre est plus difficile pour la Génération 2010 que pour celle sortie du système éducatif en 1998 (annexe, figure a). Jeunes femmes et jeunes hommes n’ont pas été touché.e.s de la même manière par la crise. Les jeunes hommes actifs semblent en avoir davantage subi les effets que les jeunes femmes puisqu’ils se retrouvent à parts égales en emploi dans la dernière cohorte, alors que pour la Génération 1998 les jeunes hommes étaient plus souvent en emploi. L’emploi industriel, à dominante masculine, a en effet été particulièrement affecté, expliquant pour une large part cette plus forte dégradation de l’emploi masculin [Cochard et al., 2010].

En 2013, parmi les actifs occupés, la part de jeunes femmes qui occupaient un emploi de cadre, trois ans après leur entrée sur le marché du travail, est devenue équivalente à elle des jeunes hommes : 20 % des jeunes femmes comme des jeunes hommes de la Génération 2010, contre 13 % des jeunes femmes et 17 % des jeunes hommes douze ans plus tôt (figure 2). En d’autres termes, sur 100 jeunes cadres, 49 sont des femmes en 2013 contre 41 en 2001. Cette parité observée est une grande première dans l’histoire de l’insertion rofessionnelle des jeunes : jamais les jeunes femmes n’avaient atteint ces positions  professionnelles dans d’aussi grandes proportions, même si ce résultat s’inscrit dans une tendance de long terme [Epiphane, 2002]. La parité n’est, en revanche, pas encore acquise parmi les jeunes cadres encadrants. Dans un contexte où la proportion des jeunes cadres qui exercent des responsabilités hiérarchiques trois ans après leur sortie du système éducatif a peu évolué dans son ensemble, la progression des femmes a certes été forte, le taux de féminisation des jeunes cadres hiérarchiques passant de 35 %à 44 %entre les deux cohortes. Toutefois, les cadres hiérarchiques restent surreprésentés parmi les hommes en 2013 (35 % des cadres masculins contre 28 % des cadres féminins).

 

 

Parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, la progression des jeunes femmes dans l’accès à la catégorie cadre s’observe pour la majorité des professions, et pour l’ensemble d’entre elles chez les seuls cadres encadrants. C’est au sein des professions libérales, catégorie au poids modeste parmi l’ensemble des jeunes cadres, que les femmes ont davantage renforcé leur présence, notamment en raison de la féminisation croissante des professionnels de la santé et du droit. Parmi les deux catégories les plus fréquentes (« cadres administratifs et commerciaux d’entreprise » d’une part et « ingénieur.e.s et cadres techniques » d’autre part), qui couvrent à elles seules 61 % des emplois de jeunes cadres en 2013, la part des femmes a progressé de respectivement 6 et 7 points (figure 3a). La hausse du taux de féminisation des ingénieur.e.s et cadres techniques s’explique par le recul relatif de ces professions dans l’emploi cadre des jeunes hommes (– 3,5 points) – même si elles restent largement prédominantes chez ces derniers (47 % contre 22 %des femmes cadres en 2013). Par ailleurs, plus d’un cinquième des jeunes femmes cadres (22 %) occupent encore en 2013 des emplois de « professeur.e.s et professions scientifiques » (contre 10 % des hommes), malgré une baisse de 8 points du poids de cette catégorie parmi les cadres féminins entre 2001 et 2013 (– 4 points parmi les cadres masculins). Appartenir à la fonction publique (en tant que fonctionnaire ou contractuel.le) reste en 2013 comme en 2001 l’apanage des femmes, qu’il s’agisse de l’ensemble des diplômé.e.s du supérieur en emploi ou seulement des jeunes cadres. Ainsi, les jeunes femmes cadres travaillent deux fois plus souvent dans ce secteur que les hommes (31 % contre 16 % en 2013). Les catégories « cadres administratifs et commerciaux d’entreprise » et « ingénieur.e.s et cadres techniques » sont également les plus représentées parmi les cadres hiérarchiques, avec 67 %des postes etmalgré une baisse de 3 points par rapport à 2001 (figure 3b).Mais la part de ces postes dans l’encadrement hiérarchique masculin s’est accrue sur la période pour représenter plus de quatre emplois sur cinq, alors qu’elle a fortement baissé pour les femmes (– 4 points pour chaque catégorie) pour ne plus concerner qu’une cadre hiérarchique sur deux en 2013. Si, en 2013, c’est toujours la catégorie des cadres administratifs et commerciaux d’entreprise qui propose aux jeunes femmes le plus de postes d’encadrement (31 % des postes de cadres hiérarchiques qu’elles occupent), elle est désormais suivie par la catégorie des professeur. e.s et professions scientifiques (29 % des postes de cadres hiérarchiques, en hausse de 8 points) en lieu et place de la catégorie « ingénieur.e.s et cadres techniques ». En 2013, les jeunes femmes exercent donc des responsabilités hiérarchiques dans un éventail plus large d’environnements professionnels que les jeunes hommes. Le taux de féminisation varie fortement selon les catégories. Les jeunes femmes représentent ainsi 62 % des cadres hiérarchiques dans la fonction publique, 69 % parmi les professeur. e.s et professions scientifiques, 62 % dans les professions de l’information des arts et des spectacles mais 46 %des encadrants parmi les cadres administratifs et commerciaux d’entreprise et seulement 22 % des ingénieur.e.s et cadres techniques d’entreprise. Mais plus encore que parmi l’ensemble des cadres, les femmes encadrantes travaillent massivement dans la fonction publique : en 2013, près de 37 % d’entre elles y travaillent contre 15 % pour les hommes (respectivement 26 % et 14 % en 2001). Les femmes et les hommes occupent donc des espaces et des fonctions professionnels toujours distincts, les premières restant minoritaires au sein des traditionnels bastions masculins (ingénieurs et cadres techniques).

 

Le capital scolaire : un facteur clé de la montée des femmes dans l’emploi cadre

Un des éléments centraux à l’origine de la réduction des écarts d’accès à la catégorie cadre est le niveau d’études plus élevé des jeunes femmes et leur forte progression dans l’enseignement supérieur observée depuis plusieurs générations. Depuis les années 2000, l’offre de formations supérieures s’est fortement modifiée et a conduit à un déplacement vers le haut des niveaux de sortie des jeunes diplômé.e.s. La création des licences professionnelles, d’une part, et la réforme licence-master-doctorat (LMD) visant à l’harmonisation des cursus universitaires européens, d’autre part, ont entraîné une forte croissance de l’offre de diplômes dans le système universitaire, en particulier entre 1998 et 2004 [Dupray et Moullet, 2010]. À cela pourrait s’ajouter le développement de l’apprentissage dans le supérieur [Lopez et Sulzer, 2016], lequel a pu permettre à certains jeunes de poursuivre des études et d’atteindre un niveau supérieur à celui escompté sans cette possibilité. Ces évolutions ont conduit à une translation vers le haut des niveaux de sortie de l’enseignement supérieur, particulièrement à certains niveaux comme la licence – où la licence professionnelle a permis la poursuite d’études des titulaires de BTS etDUT –, et lemaster 2 – qui a pris le pas sur la maîtrise comme grand palier de sortie de l’université. Ainsi, le niveau de sortie s’est élevé pour les deux sexes et la part de sortants aux niveaux LMD a augmenté pour les hommes comme pour les femmes (figure 4) : en 2010, parmi les sortants du système éducatif, ils représentaient 22 %des jeunes hommes et 27 %des jeunes femmes, contre respectivement 19 % et 23 % en 1998.

La plus forte élévation du niveau de diplôme des jeunes femmes constitue un vecteur de progression de leur accès à la catégorie cadre. Au total, la part des cadres parmi les jeunes diplômé.e.s du supérieur a progressé de plus de 6 points pour les femmes sur la période pour approcher 29 %, tandis qu’elle s’est légèrement atténuée pour les hommes, passant de 37 % en 2001 à moins de 36 % en 2013 (figure 5a). L’élévation du niveau de diplôme s’accompagne en outre d’une réduction des différences d’accès à la catégorie cadre entre femmes et hommes, à diplôme donné. Car s’il existe encore, à niveau de formation équivalent, des différences d’accès à cette catégorie au détriment des femmes – à l’exception des docteur.e.s –, les écarts se révèlent beaucoup plus faibles en 2013 qu’en 2001. Leur subsistance peut néanmoin interroger au regard du poids désormais majoritaire des femmes parmi les diplômé.e.s du supérieur. Ainsi, les jeunes femmes devraient être davantage cadres qu’elles ne le sont.Toutes choses égales par ailleurs – et notamment à niveau de diplôme égal –, elles ont en effet moins de chances que leurs homologues masculins d’accéder à cette position au cours de leurs trois premières années de vie active. Cette pénalisation s’est toutefois atténuée entre les deux dates : si les jeunes femmes avaient, en 2001, 53 %de chances en moins que leurs homologues masculins de devenir cadres, en 2013 elles n’ont plus que 30 % de chances en moins (annexe, figure a).Ces tendances à la progression des cadres parmi les femmes diplômées du supérieur et au repli des hommes s’observent également, mais dans une moindre mesure, pour l’accès précoce à un poste de cadre hiérarchique (figure 5b). Comme pour l’ensemble des cadres, les jeunes cadres hiérarchiques se recrutent parmi les plus hauts niveaux de diplômes du supérieur, avec toutefois des profils par type de diplôme encore très clivés selon le sexe. Ainsi, en 2013, 30 %des cadres hiérarchiquesmasculins ont un diplôme d’ingénieur contre 10 %de leurs consoeurs, alors que 30 %de ces dernières sont titulaires d’un doctorat (13 % seulement parmi les encadrants masculins). Les cadres hiérarchiques masculins sont aussi our 10 %titulaires d’un diplôme de niveau bac + 2, soit deux fois plus en proportion que leurs consoeurs. À niveau de diplôme donné et à l’exception des diplômés d’écoles d’ingénieur, les écarts d’accès à la position de cadre encadrant se sont réduits entre femmes et hommes. Les femmes titulaires d’un doctorat enregistrent même un avantage de 5 points sur les hommes dans l’accès à ces positions en 2013. Cependant, en prenant en compte d’autres caractéristiques que le diplôme (l’origine sociale, l’expérience professionnelle, etc.), la probabilité pour une jeune femme cadre d’exercer effectivement une responsabilité hiérarchique est de 30 % inférieure à celle d’un homme, et ce différentiel est resté stable entre les deux cohortes (annexe, figure a).

 

L’accès précoce à la catégorie cadre est aussi favorisé par unmilieu culturel et social privilégié qui assure une certaine forme de reproduction sociale [Boumahdi et Lemistre, 2007 ; Peugny, 2013]. Ainsi, la part des jeunes dont les deux parents étaient eux-mêmes cadres est plus élevée parmi les jeunes cadres que parmi l’ensemble des diplômés du supérieur(figure 6). Ceci est vrai pour les deux générations observées et l’est encore davantage pour les jeunes femmes que pour les jeunes hommes : pour la Génération 2010, 17 % des jeunes femmes cadres et 15 %des jeunes hommes cadres ont leurs deux parents cadres, contre 11 % des diplômés du supérieur (femmes comme hommes). Cette condition est encore accentuée pour les jeunes femmes cadres hiérarchiques en 2013 (21 % avec deux parents cadres, soit 6 points de plus que parmi leurs homologues masculins et 9 points de plus que parmi l’ensemble des femmes diplômées du supérieur). Cet avantage conféré par la double position de cadre des parents pour l’accès précoce de leur descendance à cette catégorie est confirmé par une modélisation toutes choses égales par ailleurs (annexe, figure b) : pour les jeunes femmes de laGénération 2010, avoir ses deux parents cadres accroît de près de 60 %la probabilité d’être soi-même cadre trois ans après la sortie de formation initiale, contre 50 % pour les jeunes hommes.

 

La sensibilisation croissante des pouvoirs publics et des entreprises aux disparités de salaires entre femmes et hommes ne semble pas être restée sans effet puisque les salaires féminins tendent à se rapprocher des salaires masculins, aussi bien pour les jeunes cadres que pour l’ensemble des diplômés du supérieur. Ce constat fait aussi écho au mouvement de rapprochement des salaires masculins et féminins évalué en population générale [Apec, 2013]. Pour les jeunes cadres, le salaire médian des femmes équivalait à 93 %du salaire médian masculin en 2013, contre 87 % en 2001, en prenant en compte les emplois à temps complet et à temps partiel (figure 7). C’est parmi les cadres hiérarchiques que l’écart est le plus ténu et s’est le plus réduit : le salaire médian des femmes équivaut à 97 % du salaire médian masculin dans la seconde cohorte, contre 88 % dans la première cohorte3.

Le mouvement de convergence des salaires des cadres (et cadres hiérarchiques) résulte principalement de la plus forte progression salariale des femmes dans deux catégories professionnelles : d’une part les professeur.e.s et professions scientifiques pour lesquels le salaire médian des femmes est passé de 91 % du salaire masculin dans la première cohorte à 100 % en 2013 (etmême 108 %parmi celles qui ont des responsabilités hiérarchiques) ; d’autre part, les cadres administratifs et commerciaux d’entreprise pour lesquels le salaire médian relatif des femmes s’est accru de 4 points, passant de 89 %à 93 %dans l’intervalle 2001-2013, et de 9 points pour celles qui ont des responsabilités effectives d’encadrement, atteignant alors 95 %en 2013. Pour les autres catégories d’emploi, les écarts de salaires masculins et féminins sont restés proches d’une cohorte à l’autre. Par exemple, le salaire médian relatif des femmes ingénieures et cadres techniques d’entreprise reste stable à hauteur de 95 % de celui des hommes, soit un écart équivalent à celui observé pour les cadres dans l’ensemble de l’industrie (93 %). Peut-on pour autant conclure à un rattrapage des salaires des femmes, qui auraient progressé plus vite sur la période que ceux de leurs homologues masculins, ou à l’essoufflement plus marqué de la progression des salaires de ces derniers ? Cette dernière hypothèse semble plausible si l’on en juge par la baisse des salaires en euros constants des jeunes cadres entre les deux générations, baisse qui a affecté bien plus fortement les hommes que les femmes, avec des diminutions respectives de 7 %et 1 %au sein des cadres (de 9 %et 0 %pour les cadres hiérarchiques). En somme, une tendance de long terme au rapprochement des salaires entre femmes et hommes, une sensibilisation accrue des entreprises à l’égalité professionnelle et salariale dans les recrutements et le ralentissement de la croissance économique qui a pu davantage peser sur les salaires d’embauche de la dernière génération, ont, sans doute de manière conjuguée, conduit à la convergence observée.

 

Les emplois à temps partiel contribuent largement à cette hausse des taux d’emploi, sauf en Suède et au Royaume-Uni où la part du travail à temps partiel parmi les femmes en emploi a baissé depuis 1995, et en France où elle a stagné. Dans les cinq autres pays étudiés, cette part a progressé entre 1995 et 2015, de 9 points en Espagne à près de 20 points en Italie. Le travail à temps partiel concerne en 2015 une proportion importante des femmes en emploi : un quart en Espagne ; environ un tiers en Italie, en France et en Suède ; deux cinquièmes en Belgique et au Royaume-Uni ; près de la moitié en Allemagne ; et enfin plus des trois quarts aux Pays-Bas. En 2014, la durée de vie au travail1 des femmes est en moyenne inférieure à celle des hommes dans tous les pays : elle atteint 32,7 années contre 37,8 pour les hommes en moyenne dans l’Union européenne, soit un écart de cinq années (figure 3). L’Italie se distingue en affichant des durées travaillées faibles pour chacun des deux sexes et notamment pour les femmes (25,9 années contre 35,2 pour les hommes), mais également l’écart le plus important entre les femmes et les hommes (9,3 ans). À l’opposé, la Suède se caractérise par des durées travaillées très élevées (39,8 années pour les femmes et 42,3 pour les hommes) et seulement 2,5 ans d’écart. Les écarts entre le salaire horaire brut moyen des femmes et celui des hommes sont assez stables depuis 1994, selon une ampleur qui varie entre les pays : de 6 à 7 points en Belgique et en Italie, à environ 15 points en France, et jusqu’à plus de 20 points en Allemagne en 2014 (figure 4). Ces écarts de salaire ont des causes objectivables multiples (différences de types d’emploi, de fonctions exercées et de secteurs d’activité, de niveaux de diplôme et de qualification ; moindre ancienneté liée aux interruptions ou réductions d’activité passées, etc.), auxquelles s’ajoute une discrimination résiduelle non objectivée et d’importance variable selon les pays.

Insee Références, édition 2017 - Dossier - Les écarts de pension... 51

 

En 2014, moins d’un délinquant traité par la justice sur cinq est une femme. Proportionnée à la gravité des faits et à la personnalité de l’auteur, la réponse pénale de l’institution judiciaire donne globalement la priorité aux mesures alternatives par rapport aux poursuites pour six femmes sur dix, tandis que quatre hommes sur dix en font l’objet. À l’inverse, 35 % desfemmes auteures présumées sont poursuivies devant une juridiction de jugement contre plus de la moitié des hommes (53 %). Quand elles sont condamnées, les femmes bénéficient de sanctions moins lourdes que les hommes, tant en type de peines qu’en durée d’emprisonnement. Ainsi, plus on avance dans la chaîne judiciaire et pénale et plus le taux de féminisation diminue : de 18 %des personnes mises en cause à 15 %des auteurs faisant l’objet d’une réponse pénale,10% de ceux poursuivis devant un tribunal et moins de 4% de la population carcérale. Ce traitement judiciaire différencié, en apparence plus clément envers les femmes, repose en partie sur trois facteurs appréhendables statistiquement : la nature des infractions commises, la complexité de l’affaire (approchée par le nombre d’infractions) et le passé délinquant de l’auteur de l’infraction. En effet, la délinquance féminine est dans l’ensemble différente et moins violente que celle des hommes. Les femmes sont condamnées pour des affaires moins complexes et ont surtout deux fois moins souvent d’antécédent judiciaire. La prise en compte simultanée du nombre d’infractions et de l’existence d’antécédent judiciaire réduit les écarts observés entre femmes et hommes, notamment pour le contentieux routier et l’usage de stupéfiants, où femmes et hommes font l’objet de sanctions identiques. Elle ne va pas jusqu’à les abolir pour les autres catégories d’infractions, notamment en matière d’atteintes aux biens ou aux personnes, pour lesquelles les femmes bénéficient de peines moins sévères que les hommes.

Quand les femmes sont reconnues coupables à l’issue d’un jugement, les tribunaux correctionnels prononcent deux fois moins souvent des emprisonnements comportant une partie ferme à l’encontre des femmes : 10 % des peines prononcées contre 23 % pour celles concernant les hommes (figure 2). A contrario, les femmes font davantage l’objet d’emprisonnement avec sursis total (35 % contre 28 %) et, dans une moindre mesure, de peines d’amende (42 % contre 36 %). Au sein même de ces catégories de peines, des différences apparaissent. Ainsi, les durées d’emprisonnement ferme prononcées sont moins longues pour les femmes : un tiers ont une durée de moins de 3 mois contre un quart pour les hommes ; les emprisonnements avec sursis total sont moins souvent accompagnés d’une mise à l’épreuve ou d’un travail d’intérêt général (TIG) (un quart pour les femmes contre un tiers pour les hommes) ; enfin, même les amendes sont trois fois plus souvent accompagnées de sursis total que pour les hommes.

 

Àla rentrée 2015, en France, la population scolarisée dans l’enseignement secondaire s’élève à 6 millions. 49 % sont des filles, un pourcentage comparable à leur part parmi les 11-18 ans. Si les filles représentent 49 % des collégiens, cette quasi-parité ne s’observe plus dans les différentes filières du second cycle, les filles et les garçons faisant des choix d’orientation différents en fin de collège. Les filles continuent leurs études plus fréquemment en lycée général et technologique que les garçons : elles représentent ainsi 54 % des effectifs de cette voie, contre 43% en voie professionnelle et 29 % en apprentissage. Dans la voie générale et technologique, elles optent toujours moins souvent pour les séries scientifiques (S, STI2D et STL). Bien qu’en augmentation de 3,5 points depuis 2000, la part des filles en terminale S atteint à peine 47 % en 2015, alors qu’elles représentent 60 % des élèves en terminale ES et 80 % en terminale L. Dans les séries technologiques, si les filles sont majoritaires en terminale STL, elles restent quasiment absentes de la série STI2D (7 %). Par ailleurs, si la parité est observée dans la filière du management et de la gestion (STMG), près de 90 % des élèves de terminale dans la filière de la santé et du social (ST2S) sont des filles. Dans l’enseignement professionnel sous statut scolaire, les filles sont peu présentes dans les spécialités de la production : elles représentent seulement 19 % des élèves en CAP et 12 % en baccalauréat professionnel. À l’opposé, elles constituent les deux tiers des élèves dans les spécialités des services. Les filles sont plus souvent scolarisées jusqu’à l’âge de 18 ans et se trouvent moins souvent en retard scolaire que les garçons. À 11 ans, âge théorique d’entrée en sixième, la majorité des  enfants (86 %) sont scolarisés dans le secondaire, mais 13 % d’entre eux sont encore scolarisés dans le premier degré ; cette proportion baisse depuis plusieurs années en raison des politiques éducatives visant à limiter les redoublements dès le primaire.

À cet âge, les filles sont un peu plus scolarisées dans le secondaire que les garçons, respectivement 88 % et 84 % ; cet écart de 4 points traduit essentiellement les différences de retard selon le sexe à l’entrée en sixième. À 14 ans, les filles sont plus souvent en troisième que les garçons (78 % contre 72 %). À cet âge, 17 % des garçons sont encore en quatrième, soit 4 points de plus que les filles. Par ailleurs, les garçons suivent un peu plus fréquemment un enseignement adapté. À 17 ans, les différences sont plus marquées : 58 % des filles sont en terminale contre 47 %des garçons (et 3 %des filles et des garçons sont déjà dans le supérieur). 32 % des filles et 41 %des garçons de 17 ans accusent un retard dans la préparation de leur bac ou suivent une formation en CAP. Enfin, les garçons sont un peu plus fréquemment non scolarisés que les filles (respectivement 9 % et 7 %). La meilleure réussite des filles à l’école s’observe également en matière de taux de réussite aux diplômes du secondaire. L’écart le plus manifeste concerne le diplôme national du brevet, avec des taux d’obtention à la session de 2015 de 89,3 % pour les filles, contre 83,4 % pour les garçons. Concernant le baccalauréat, l’écart de réussite en faveur des filles est de 5,7 points pour le bac professionnel (83,7 %contre 78,0 %), de 2,8 points pour le bac général (92,7 %contre 89,9 %) et de 2,4 points pour le bac technologique (91,9 % contre 89,5 %). En CAP, cette différence est moindre (84,8 % pour les filles et 83,1 % pour les garçons).

À la rentrée 2015, 2,55 millions d’étudiants sont inscrits dans l’enseignement supérieur en France, dont 55,1 % sont des femmes. Depuis 1980, le nombre d’étudiantes dépasse celui des étudiants, même si la part des premières a légèrement régressé ces dix dernières années (55,8 % en 2005-2006). En 2014-2015, le taux de scolarisation des femmes dans le supérieur dépasse celui des hommes à tous âges. En 1990, c’était déjà le cas de 18 à 24 ans, mais le taux de scolarisation des hommes était légèrement plus élevé de 25 à 29 ans. Depuis 25 ans, la scolarisation dans l’enseignement supérieur des femmes de 18 à 29 ans a, en effet, un peu plus progressé que celle des hommes. En 2014-2015, à 18 ans, 45,2%des jeunes femmes sont inscrites dans le supérieur, contre 36,7 % des jeunes hommes (78,1 % des femmes et 76,8 % des hommes étant au total scolarisés toutes formations confondues). Pour les femmes comme pour les hommes, le taux de scolarisation dans le supérieur est maximal à 19 ans (respectivement 55,0 % et 46,0 %), puis diminue progressivement avec l’âge. À 25 ans, il atteint 11,2 % pour les femmes, contre 10,2 % pour les hommes. À 29 ans, il n’est plus que de respectivement 2,9 % et 2,6 %. L’écart de scolarisation dans l’enseignement supérieur entre les femmes et les hommes décroît donc avec l’âge entre 19 et 29 ans, passant de 9,0 points à 19 ans à 0,3 point à 29 ans.

La part des femmes varie considérablement selon la filière et la spécialité de formation. Dès l’expression des choix d’orientation en classe de terminale, les femmes, quels que soient leurs origines sociales et leurs parcours scolaires, se portent moins que les hommes vers les filières  sélectives ou scientifiques, à l’exception des études de santé. Elles sont minoritaires dans les CPGE (42 %), les préparations au DUT (40 %), et de façon encore plusmarquée dans les filières à la fois sélectives et scientifiques (27 % des effectifs des formations d’ingénieurs).Àl’opposé, elles sont très majoritaires dans les formations paramédicales ou sociales (84 %), mais aussi dans les filières de langues, lettres et sciences humaines à l’université (70 %). Elles représentent la moitié des effectifs dans les écoles de commerce ainsi qu’en STS. À l’université, la répartition femmes-hommes varie également selon les disciplines scientifiques : seulement 22 % des étudiants des classes de préparation au DUT dans les spécialités de production et d’informatique et 28 % des étudiants en sciences fondamentales et applications sont des femmes. En revanche, les femmes sont majoritaires dans les domaines de la santé (64 %) et des sciences de la vie, de la santé, de la Terre et de l’Univers (60 %).

 

En 2015, en France métropolitaine, parmi les moins de 45 ans, les femmes sont plus diplômées que les hommes. Elles sont tout d’abord moins souvent non diplômées. 12 % des femmes de 25 à 34 ans n’ont aucun diplôme ou seulement le brevet des collèges, contre 15 % des hommes de la même classe d’âge. Le plus faible taux de sans-diplôme chez les femmes s’observe également pour les 35-44 ans, mais pas pour les femmes plus âgées. Les jeunes femmes possèdent aussi plus souvent un diplôme du supérieur : c’est le cas de la moitié des femmes de 25 à 34 ans, contre quatre hommes sur dix de cette classe d’âge. Cet écart entre femmes et hommes est apparu au fil des générations : alors qu’il n’existe pas pour les 55-64 ans et reste limité pour les 45-54 ans (+ 2 points), il augmente ensuite pour atteindre 9 à 10 points pour les moins de 45 ans. Enfin, parmi ces derniers, les femmes sont aussi plus souvent diplômées du supérieur long (licence, master, doctorat, diplômes d’écoles de commerce et d’ingénieurs) que les hommes ; c’est le cas de 31 % des femmes de 25-34 ans, contre 26 % de leurs homologues masculins.

 

En 2015, la durée annuelle effective travaillée par les femmes à temps complet est de 1 578 heures en moyenne, contre 1 707 heures pour les hommes, soit 8 % de moins. Cet écart s’explique à parts presque égales par le fait qu’elles travaillent enmoyenne moins d’heures par jour (7,7 heures contre 8,0 heures pour les hommes) et qu’elles travaillent en moyenne moins de jours dans l’année (205 jours contre 215 jours pour les hommes). Ces écarts de durée annuelle entre femmes et hommes s’observent pour toutes les catégories socioprofessionnelles, mais sont d’ampleur variable : ils sont presque nuls pour les employés non qualifiés et sont les plus importants pour les cadres (– 11 %chez les femmes). Ils sont davantage marqués pour les parents (– 10 %), notamment quand le ménage comprend un enfant en bas âge (– 19 %). Pour les salariés à temps partiel, les heures travaillées par les femmes et par les hommes sur l’année sont très proches, légèrement à l’avantage des femmes (+ 4 %). Pour les non-salariés, l’écart est en revanche bien plus important (– 19 %), et s’explique davantage par des journées plus intenses pour les hommes.

 

En 2013, en France, les hommes salariés sont plus souvent confrontés à des horaires atypiques que les femmes : 22 % d’entre eux travaillent de nuit et 9 % ont des horaires alternants, contre respectivement 9 % et 6 % des femmes. Ils sont aussi beaucoup plus souvent exposés à la pénibilité physique : 45 % doivent porter des charges lourdes (contre 37 % des femmes), 41 % effectuer des déplacements à pied (contre 28 %) et 27 % subissent des vibrations (contre 6 %). En revanche, une proportion similaire de femmes et d’hommes sont contraints à des postures pénibles ou fatigantes (environ 60 %). Les hommes sont plus souvent exposés à des produits chimiques cancérogènes sur leur lieu de travail : en 2010, parmi les 10 % de salariés concernés au cours de la dernière semaine travaillée, plus de huit sur dix sont des hommes. Les domaines professionnels les plus concernés, ceux de la maintenance et de la construction, sont en effet à prédominance masculine.

Les hommes sont pour leur part plus souvent soumis à au moins trois contraintes de rythme de travail (41 % contre 29 % des femmes). Les différences selon le sexe sont en revanche moins marquées en ce qui concerne l’aide reçue par les collègues et supérieurs hiérarchiques, la reconnaissance professionnelle, les conflits de valeurs et le sentiment d’insécurité économique. Les hommes ont plus d’accidents du travail avec arrêt (AT) que les femmes (24 contre 17 en moyenne par millions d’heures travaillées en 2013), du fait de leur surreprésentation parmi les ouvriers, qui constituent la catégorie la plus exposée. À catégorie socioprofessionnelle identique, les fréquences des accidents de travail diffèrent cependant peu entre les femmes et les hommes, sauf parmi les employés, car les hommes employés occupent des fonctions plus risquées.

 

L’écart de revenu salarial moyen entre femmes et hommes reflète à la fois des différences en termes de salaire en équivalent temps plein (EQTP), prix d’une unité de travail salarié, et de volume de travail réalisé au cours de l’année. En 2014, le salaire en EQTP des femmes s’élève en moyenne à 24 320 euros par an contre 29 440 euros pour les hommes, soit 17 % de moins pour les premières. L’écart de salaire en EQTP entre femmes et hommes explique en moyenne presque trois quarts de l’écart de revenu salarial, le reste étant dû aux différences de volume de travail. Ces différences de volume ont cependant un poids plus important dans les écarts sexués de revenu salarial parmi les moins diplômés et les plus jeunes, reflétant notamment des interruptions de carrière et un recours au temps partiel plus fréquents chez les jeunes femmes en lien notamment avec la maternité.

 

En 2014, 4,7millions de femmes et 4,0millions d’hommes vivent en dessous du seuil de pauvreté monétaire, fixé à 60 % du niveau de vie médian. Le taux de pauvreté monétaire des femmes (14,7 %) est plus élevé que celui des hommes (13,4 %). Il a baissé depuis 1996 pour les femmes commepour les hommes, mais légèrement plus pour ces derniers. Le taux de pauvreté des femmes seules est inférieur à celui des hommes seuls.

 

Les profils des adhérents diffèrent selon les domaines associatifs. Ainsi, les associations sportives attirent davantage les hommes que les femmes (20 % contre 15 %). Ils sont aussi plus souvent membres d’associations liées à la vie professionnelle (8 % dans les syndicats et 3 % dans les autres groupements professionnels contre 5 % et moins de 2 % des femmes). Les femmes, en revanche, adhèrent davantage à des associations culturelles (10 % contre 8 % des hommes), de défense de droits et d’intérêts communs, d’action sanitaire et sociale, ou humanitaires et caritatives (11 % contre 8 %).

 

Fin 2014, les femmes représentent 21 % des dirigeants salariés et 35 % des non-salariés (qui sont à la tête de leur propre entreprise). Pour ces derniers, la part des femmes varie de 25 % parmi les gérants majoritaires de sociétés à 39 % et 40 % chez les entrepreneurs individuels et les auto-entrepreneurs. Quel que soit leur statut, les femmes perçoivent en moyenne un revenu d’activité annualisé inférieur à celui des hommes : de 32 % pour les dirigeantes salariées et de 27 % chez les non-salariées. L’écart varie de 11 %chez les auto-entrepreneurs à 33%chez les dirigeants de sociétés anonymes(SA) et jusqu’à 39 % chez les dirigeants d’autres types de sociétés. Ces écarts de revenu d’activité reflètent en partie des différences en termes d’heures hebdomadaires de travail effectuées par les femmes et les hommes.

 

Si leur représentation n’atteint pas encore la parité avec les hommes, la part d’élues aux différentes élections organisées en France est en nette progression depuis le début des années 2000, grâce notamment au vote de plusieurs lois : la loi du 6 juin 2000 met en place les premières mesures visant à favoriser la parité aux élections européennes, législatives, sénatoriales (à la proportionnelle), régionales et municipales (pour les communes d’au moins 3 500 habitants) ; ces mesures sont complétées par plusieurs textes en 2003 puis 2007. Jusque-là très éloignées de la parité, les élections cantonales sont concernées par deux nouvelles lois en février 2008 puis mai 2013. Ce dernier texte transforme les élections cantonales en élections départementales et impose la parité dans chaque canton. Représentant seulement 14 % desconseillers généraux en 2011, lesconseillères départementales élues en 2015 sont donc aussi nombreuses que leurs homologues masculins.

 

En moyenne, les Européennes sont davantage diplômées de l’enseignement supérieur que leurs homologues masculins (43 % contre 34 %). Cet écart en faveur des femmes s’observe dans tous les pays de l’UE, à l’exception de l’Allemagne, mais de manière plus oumoins marquée. Il est très élevé dans les pays baltes et en Slovénie (plus de 20 points). En France, il atteint 10 points (50 % des femmes contre 40 % des hommes).

 

La formation tout au long de la vie concerne davantage les femmes (12 %) que les hommes (10 %). C’est le cas en France (21 % des femmes contre 16 % des hommes), et plus encore dans les pays nordiques (37 %pour les Danoises et les Suédoises, 29 % pour les Finlandaises, contre 25 % environ pour leurs homologues masculins).

 

En 2015, en moyenne dans les pays de l’UE, 22 % des jeunes filles et 24 % des jeunes garçons de 15 ans présentent de faibles compétences en culture scientifique. La France se situe dans la moyenne européenne (21 % pour les filles, 23 %pour les garçons).

 

Sur les documents en annexe notamment sous  la rubrique "Quelques dates dans l'histoire des droits des femmes" si le titre se veut fédérateur certain argumentaire et doctrine ou loi mérite débats et suscite de nombreuses interrogations :

1981 Création d’un ministère des Droits de la femme. il en existe pas pour les hommes même en 2017  pourtant les droits nappartiennet pas à un sexe.

2000

Loi du 6 juin sur l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.

Loi du 10 juillet relative à l’élection des sénateurs : le code électoral est modifié afin que le scrutin proportionnel avec obligation de parité concerne désormais les départements où trois sénateurs ou plus sont élus (soit les deux tiers des sénateurs), contre cinq sièges ou plus.

2001

Loi du 9 mai, dite « loi Génisson », sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

2003

Loi du 11 avril relative à l’élection des conseillers régionaux et des représentants au Parlement européen ainsi qu’à l’aide publique aux partis politiques. Elle impose une obligation de stricte alternance femme-homme sur les listes de candidats aux élections régionales et européennes. Loi du 30 juillet relative à l’élection des sénateurs : applicable à partir des élections de 2004, elle rétablit le scrutin majoritaire sans obligation de parité dans les départements élisant trois sénateurs. Les départements élisant au moins quatre sénateurs restent soumis à la règle de parité dans les candidatures.  Création du conseil supérieur de l’égalité professionnelle, chargé d’assurer un large débat sur l’égalité professionnelle et auquel participent les organisations syndicales, les organisations d’employeurs, des personnalités qualifiées ainsi que les pouvoirs publics.

2004

Création d’une commission de labellisation de l’égalité professionnelle. Elle doit permettre de promouvoir la diversité en entreprise par la prise en compte des actions menées en faveur de l’égalité, en termes notamment de sensibilisation des acteurs et de gestion des ressources humaines. Elle est ainsi chargée d’attribuer un label pour l’égalité professionnelle, dit « label égalité ».

2006

Création de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes, dont la mission sera d’aider les institutions européennes et les États membres à promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes dans toutes les politiques communautaires et politiques nationales qui en découlent, et à lutter contre la discrimination fondée sur le sexe.

2007

Loi du 31 janvier tendant à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives.

2008

La loi constitutionnelle du 23 juillet modifie l’article 1er de la Constitution, désormais ainsi rédigé : « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales ».

2011

Loi du 27 janvier relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle. Ce texte impose dans un délai de trois ans la promulgation de la loi qui prévoit que la proportion de chaque sexe parmi les membres du conseil d’administration ou de surveillance ne doit pas être inférieure à 20 %.

2013

Loi du 17 mai relative à l’élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral. La loi transforme les élections cantonales en élections départementales et impose la parité (dans chaque canton, un binôme femme-homme sera désormais élu pour six ans) ; pour les communes d’au moins 1 000 habitants (et non plus de 3 500 habitants comme auparavant), elle prévoit une obligation de stricte alternance femme-homme sur les listes de candidats aux élections municipales. Loi du 2 août relative à l’élection des sénateurs. Elle réforme le mode de scrutin des élections sénatoriales et met en place des mesures en faveur de la parité : le scrutin de liste à la proportionnelle, avec obligation paritaire, s’applique désormais dans les départements élisant au moins trois sénateurs ; le candidat et son remplaçant doivent être de sexe différent.

2014

Loi du 4 août pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Le texte vise à combattre les inégalités entre les femmes et les hommes dans les sphères privée, professionnelle et publique. Cette loi renforce la discrimination masculine elle n'a d'égalité que le nom, c'est plus une égalité de la représentation et  de la discimination sexuée.  Cette loi instaure une parité obligatoire dans de nombreux secteurs en plus d'un renforcement des actions dédiées aux femmes sous couvert d'égalité.

 

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