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Une seule phrase : "Le féminisme toujours plus sexiste, plus stéréotypé, plus misogyne, plus d'argent pour son idéologie, plus de formation a son idéologie, ... ."

https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/premiere-universite-d-ete-du-feminisme-sur-fond-de-polemique-85f870e1ccdf124379c8986e6fe93dff

AFP 11/09/2018 à 18:06

La première Université d'été du féminisme, organisée jeudi et vendredi par le gouvernement, ambitionne de "combattre le sexisme au quotidien" dans la dynamique du mouvement #MeToo, mais déjà des voix s'élèvent contre la présence de certains intervenants, jugés peu consensuels.

Par cette initiative, la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, dit vouloir "donner la parole à des associations, personnalités ou experts très variés, avec comme véritable ambition de mettre les projecteurs sur les femmes et les hommes qui sont engagés pour l'égalité".

Au programme des deux journées qui auront lieu à la Maison de la radio, à Paris, des cartes blanches à des associations de défense de droits des femmes et des conférences et tables rondes aux thèmes aussi variés que: "S'engager pour l'égalité femmes-hommes", "Féminisme et voile", "Comment atteindre l'égalité au travail ?" ou "Peut-on être féministe et mère au foyer ?".

Pour en débattre, des personnalités du monde associatif comme Véronique Séhier, co-présidente du Planning familial, l'historienne Michelle Perrot, la sociologue Irène Théry, des personnalités du milieu culturel, sportif, médiatique, des partenaires sociaux...

L'événement -- une première pour un secrétariat d'État -- accueillera aussi des membres du gouvernement (Muriel Pénicaud, Benjamin Griveaux) ou du parti au pouvoir comme la déléguée nationale à l'action internationale et des Français de l'étranger de LREM, Astrid Panosyan.

Ce panel, très large, n'a pas enchanté tout le monde... Dans une tribune intitulée "Madame Schiappa, il n'y a pas de +féminisme mais...+", publiée dans le journal Libération du 3 septembre, la réalisatrice, scénariste et militante féministe Léa Domenach s'étonne notamment de la présence de l'animateur-philosophe Raphaël Enthoven ou de la journaliste Élisabeth Lévy, signataire de la tribune des 100 femmes pour "la liberté d'importuner".

- 300.000 euros -

"On ne peut pas être féministe et penser qu'il n'y a pas ou plus de domination masculine. Ce simple constat fait par Elisabeth Lévy dans ses écrits, la discrédite. Car s'il n'y a pas d'ennemi, il n'y a pas de combat. Quant à Raphaël Enthoven, ses prises de position à l'antenne sont comme autant de claques dans la figure des féministes", écrit Mme Domenach.

Apporter une "parole contre" à un événement pourtant "nécessaire", "c'est obliger les femmes à justifier leur combat", selon elle.

Élisabeth Lévy doit participer jeudi à la table-ronde "Peut-on être féministe et conservatrice ?" face à la philosophe Martine Storti, connue pour son implication dans le Mouvement de Libération des Femmes. Raphaël Enthoven introduira la conférence "Le féminisme, une histoire de femmes et d'hommes ?", jeudi après-midi.

Le féminisme n'est "ni une secte ni une marque déposée", s'est justifiée Mme Schiappa, dans une autre tribune publiée quatre jours après le texte de Mme Domenach, dans le même quotidien.

"Le mouvement féministe n'a jamais été monolithique et a toujours été traversé de différents courants se croisant et, parfois, s'affrontant", a-t-elle ajouté, prônant "le droit à la parole".

Reste que la sociologue Christine Delphy dit à l'AFP "comprendre le malaise". Cette militante, cofondatrice de la revue "Nouvelles Questions féministes", voit dans cet événement une "tentative de récupération par la chose politique du mouvement féministe".

"Il n'y a pas besoin d'Université d'été avec des personnalités médiatiques pour répandre les idées féministes, elles passent dans la rue, par internet, sur les blogs", estime-t-elle. Néanmoins, "il faut y aller et débattre, pour réfuter l'idée que l'anti-féminisme est un courant du féminisme".

"Il faut prendre tous les espaces pour s'exprimer, peu importe les autres thématiques ou invités", estime quant à elle Louise Delavier, de l'association "En avant toute(s)" qui aide les adolescentes et jeunes femmes victimes de violences conjugales ou de cyberharcèlement et interviendra jeudi.

Selon l'édition du Canard enchaîné à paraître mercredi, citant des informations du secrétariat d'Etat, le coût de cet événement est de 300.000 euros. Une somme qui "tirera une larme aux associations (...) en proie à la rigueur budgétaire de l'État", raille le journal satirique.

http://www.lepoint.fr/societe/universite-d-ete-du-feminisme-une-premiere-et-des-polemiques-15-09-2018-2251414_23.php

Présent lors de l'événement, Bernard, 71 ans, ne goûtait pas l'invitation de ces intervenants « très clivants » : « Ce n'est pas avec le conservatisme des normes patriarcales que les combats féministes vont progresser. »

Les hommes aux abonnés absents

Si l'amphithéâtre était plein (plusieurs centaines de personnes) – même si un militant associatif nous faisait remarquer que la plupart des spectateurs n'étaient pas des anonymes mais plutôt des bénévoles d'associations ou des membres de La République en marche –, les hommes manquaient cruellement à l'appel. « Il y avait les 3 % réglementaires, comme à chaque réunion féministe », raille Patrick, qui était venu avec deux amis. « La prise de conscience est encore trop faible chez les hommes », regrette Heloïse Gatti, militante du Planning familial. De son côté, Marlène Schiappa bottait en touche, expliquant ne pas se sentir « responsable de leur absence » et que « c'est aux hommes de s'engager davantage ».

La secrétaire d'État a aussi rappelé les actions du gouvernement en faveur de l'égalité homme-femme, notamment la loi Avenir professionnel de Muriel Pénicaud, ministre du Travail. Le texte, promulgué fin juillet et qui entrera en vigueur en 2021, vise à faire respecter une bonne fois pour toutes l'égalité salariale dans les entreprises. « Les entreprises devront publier les écarts de salaires entre homme et femme. Elles auront trois ans pour résorber cet écart jusqu'à une date butoir. » Marlène Schiappa a confirmé que la DRH de Schneider Electric, Sylvie Leyre, dirigera la mission chargée de mettre en place le logiciel de vérification dans chaque entreprise française.

https://www.causeur.fr/facs-elles-voient-des-machos-partout-woke-205837?utm_source=Envoi+Newsletter&utm_campaign=8b818be4eb-Newsletter_4_fevrier_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_6ea50029f3-8b818be4eb-57363449

Le nouveau programme européen de financement de la recherche, Horizon Europe, explique ainsi que « l’égalité des sexes et l’ouverture aux problèmes d’inclusion sont des priorités ». Mariya Gabriel, Commissaire à l’innovation, la recherche, la culture, l’éducation et la jeunesse, précise que la démarche « vise à éliminer les inégalités entre les sexes et l’intersectionnalité des inégalités socio-économiques tout au long de la recherche et de l’innovation ».

L’utilisation du terme « intersectionnalité » dans le document Horizon Europe est encore plus révélatrice de son parti pris idéologique. Le concept d’« intersectionnalité » a été inventé en 1989 par Kimberlé Williams Crenshaw, une militante féministe, dans le contexte racial des États-Unis. Elle repose sur l’idée que les « dominations » (sexe, classe, genre, ethnique) ne sont pas indépendantes les unes des autres, qu’elles s’entrelacent, voire se renforcent et finissent par former un « système ».

Pour revenir au « genre » et au programme Horizon Europe, il ne s’agit pas simplement d’un discours bien-pensant et d’un idéal, mais d’une obsession de la parité absolue qui entend imposer « plus de femmes participant à des programmes de recherche et d’innovation ». La doctrine est claire : « l’intégration de la dimension de genre dans les contenus de recherche et d’innovation (c’est-à-dire le sexe et l’analyse de genre) devient une exigence par défaut à travers tout le programme ». Pour illustrer le caractère coercitif de la « nouvelle éligibilité pour avoir accès aux financements d’Horizon Europe : il sera nécessaire pour les organismes publics, les organismes de recherche et les établissements d’enseignement supérieur, à partir de 2022, d’avoir mis en place un plan d’égalité des sexes ». L’objectif politique est « d’assurer un changement institutionnel durable ». Et pour qui n’aurait toujours pas compris : « l’équilibre entre les sexes parmi les chercheurs impliqués dans les projets sera fortement encouragé et sera pris en compte pour des propositions classées à égalité ».

Il n’en faut évidemment pas plus pour que les Directions des dits organismes publics se mettent à agiter leur « plan d’égalité des sexes ». Il ne faut d’ailleurs pas les pousser beaucoup puisqu’il est déjà écrit dans le Code de l’éducation français que l’enseignement supérieur « contribue » à la « construction d’une société inclusive » (Article L123-2) et qu’il « mène une action contre les stéréotypes sexués, tant dans les enseignements que dans les différents aspects de la vie de la communauté éducative » (Article L123-6). Comme le souligne le Professeur de droit public Anne-Marie Le Pourhiet dans la Revue française de droit administratif (mars-avril 2021) : « Littéralement, chaque universitaire semble donc ainsi invité par le législateur à “mener des actions” militantes dans ses cours ».

Suite à un accord signé le 30 novembre 2018 entre le Ministre chargé de la Fonction Publique et des organisations syndicales, on voit ainsi proliférer dans l’Enseignement supérieur et les Institutions de recherche des « Plans d’Égalité Professionnelle Femmes-Hommes » [1] et des postes de Chargé de mission « égalité femmes-hommes et luttes contre les discriminations » [2]. Le programme de rééducation idéologique peut porter le doux nom de « mentorat » ; ce dernier « fait partie des formes d’apprentissage à moyen et à long terme pour offrir un champ des possibles, des savoirs-être et des attitudes aux personnes. Le mentorat est ainsi une forme de guidance, de transmission, reposant sur des valeurs de compagnonnage » [3]. Citons aussi, pour favoriser la pratique de l’écriture inclusive, une formation à l’écriture « épicenne » (sic), en l’occurrence à l’Université Grenoble-Alpes, pour remplacer une « langue traduisant des stéréotypes masculins et féminins » par une autre « garante de changement égalitaire ». Pris individuellement, ces trois mots sont bien présomptueux ; ensemble ils deviennent effrayants !

À l’instar des séminaires racialistes interdits aux Blancs, on voit également apparaitre des formations réservées aux femmes, donc objectivement interdites aux hommes. Ainsi le stage « Osez les carrières au féminin » [4], organisé conjointement à Grenoble par la Ville, le CCAS, la Métropole, le CNRS et l’Université, affiche comme buts de « renforcer sa confiance en soi, s’affirmer et s’engager dans l’action », etc.  Ces objectifs sont louables, mais n’est-ce pas « sexiste » que de les réserver aux femmes ? Pourquoi un webinaire [5] objectivement sexiste du CNRS  « Quels impacts de la crise du Covid-19 sur la carrière des femmes dans l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation ? ». On peut mentionner également les « 26 chercheuses des laboratoires rattachés au CNRS récompensées par le Prix Jeunes Talents France Pour les Femmes et la Science 2020 » [6].

Nous ne discuterons pas ici des diverses théories qui tentent d’expliquer pourquoi on n’atteint pas une parité parfaite entre les sexes dans les diverses disciplines scientifiques (dans certaines, il y a plus de femmes !). Ni des publications douteuses (pour rester poli) qui prétendent y avoir identifié du sexisme. En réalité, nous pouvons voir dans cette quête de la parité une nouvelle forme du paradoxe de Tocqueville – de l’insatisfaction croissante – qui veut que plus une situation (économique, sociale) s’améliore, plus l’écart restant, par rapport à une situation jugée idéale, est intolérable pour ceux qui sont pourtant les bénéficiaires de l’amélioration. S’y ajoute, comme le montrent les exemples ci-dessus, un discours victimaire à l’adresse des femmes et, implicitement, de culpabilisation des mâles blancs. Il s’agit d’un projet politique, qui rejoint celui du « wokisme » et du courant « décolonial », où le coupable désigné est toujours le même et les victimes interchangeables.